Un barrage contre l’Atlantique, de Frédéric Beigbeder

Article du 30 janvier 2022

Il écrit là, au bord de l’Océan, pile au bout de cette langue de terre face au bassin d’Arcachon qu’est le Cap Ferret (« le clitoris de la France« ), face à la digue érigée par Benoît Bartherotte, dans un paysage menacé. Il y livre, avec tendresse, sincérité, lenteur, le second tome de son roman français, y raconte sa vie, ses amours déçues, ses amis, ses relations avec ses parents, ses aventures bringuebalantes avec son frère, ses chaotiques années 1970,  les nuits chaudes du Baron, les défis du « Caca’s Club »‘, sa vie de père hériatique, sa fuite hors de Paris, son enracinement à Guéthary, délivrant des aphorismes sur l’écriture (« la littérature consiste à attendre la phrase dont personne n’a besoin« , « écrire c’est choisir délibérément de passer à côté de sa vie pour la conserver dans un tiroir » ou encore « j’écris des livres parce que je ne suis pas sur les réseaux sociaux« ). S’y mêlent des souvenirs comiques, comme sa sortie, nue, d’un placard, devant sa compagne et Ludivine Sagnier, pour qui il demeurera « placardman« , un hommage à Laura Smet (« fauve en liberté, femme fatale, instinctive et curieuse« ), d’autres, d’enfant triste, traversant les routes de France, avec son frère Charles, à l’arrière d’un coupé grand sport, conduit par son père ou son beau-père. C’est écrit à la hussarde, à la fois vite et dru, mais, tout à la fois, en prenant son temps, glissant des blancs entre ses lignes, avec ça et là des clins d’oeil à Blondin et Nimier, comme on se noie, dans le ciel de Gironde, tout au bord de la presqu’île, face à la dune du Pyla.

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Publié le 30 janvier 2022 par

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