Faubourg 113
« Le Faubourg de Didier (Paris 9e) »
Il y avait longtemps que Didier Chambeau, notre avocat gourmet, ne nous avait donné des nouvelles. En voici de bonnes, gourmandes, populaires, bref, parisiennes.
La façade © Didier Chambeau
Loin des faubourgs chics, voilà un bistrot dans son jus. Tout rappelle que Jean-Christophe Martin était un pro de l’événementiel dans l’automobile avant de se lancer dans la restauration. Ce grand amateur de voitures anciennes a accroché sur les murs des affiches représentant le grand prix de Monaco, sans omettre des véhicules d’avant-guerre afin de faire partager sa passion.
L'ambiance © Didier Chambeau
Banquettes de velours marron, murs taupe, chaises et tables de bistrot, une horloge de l’entre deux guerre aux chiffres romains: tout cela pourrait ressembler à un décor de cinoche. Mais l’assiette est réelle et on se régale de blancs de poireaux vinaigrette, d’œuf dur mayonnaise joliment accompagné d’une macédoine, d’un foie gras maison mi-cuit au torchon ou d’une saucisse sèche de chez Fuet, authentique fabrication catalane, douce et extra maigre. Le tartare de bœuf vient direct de Salers, haché minute, accompagné de vraies frites maison. Il faut alors braver sa timidité et ne pas hésiter à commander une seconde assiette tellement elles partent vite …
Poireau vinaigrette ou oeuf mayo? © Didier Chambeau
La volaille baptisée Morgan pour rappeler la passion de l’auto, blanc de poulet mariné, est cuite à la poêle accompagnée de poivrons et pommes grenailles. Authentique et de belle qualité, tout ceci est copieux et généreusement servi. Le fondant tout chocolat est une vraie gourmandise, la tarte du jour est maison, et le baba au rhum est comme on l’aime. Cave à l’ardoise et maison sans chichi, Jean-Christophe est déjà très pro, et, à voir les convives aux mines réjouies, on sait que ce bistrot de quartier connaîtra rapidement un succès mérité, avec sa carte plus que sagement tarifée … C’est, tout du moins, ce qu’on lui souhaite.
Tartare et frites maison © Didier Chambeau
» … avec sa carte plus que sagement tarifée ». NON ! 23 euros pour une pièce de viande minuscule, un moelleux au chocolat qui de tout évidence un fondant au chocolat (donc sans le coulis chaud à l’intérieur), et une remarque désobligeante sur le fait de ne pas prendre de vin, c’est un SCANDALE !
le 113 ce 9 octobre, suite à votre article.
3 ravioles aux truffes blanches, non cuites. Sauté d’agneau aux pruneaux sans agneau, ce que je fais remarquer. L’assiette revient : ajout de 6 cubes 2x2x2 cm durs d’agneau. A la question « cela vous va t il? » je réponds, pour la 1ère fois (je suis quasi senior)! : non. Changé pour un tajine de poulet dont seul le citron confit a quelque saveur. Desserts: je note une crème de saison: je demande quelle en est la particularité. Rép: « je ne sais pas, je suis arrivée aujourd’hui » Je précise: que remarquez vous qui puisse donner une indication? « Vous voulez que j’aille voir? » Oui. Revient « cela semble une catalane ». Ou est la saison? Je m’en vais. Note pour les 3 ravioles et amorce de tajine: 16€ .
Je suis allée en face chez abri. Me fut proposé une (petite part de) tarte au chocolat avec une quenelle de glace au thé vert grillé et un café. Savoureuse et rafraîchissante, dressée à la minute avec raffinement. 6€20 le tout. Cadre « mal foutu », et alors? C’est là qu’est « l’adresse ».