Hors de toi, de Sandrine Girard
Encore un livre sur l’inceste? Pas tout à fait. Sur l’enfance maltraitée? Pas exactement. Mais plutôt en roman qui envisage une vie en miettes, ballotée, incomprise. Sandrine Girard raconte l’histoire d’Alice, entre ses parents qui divorcent, sa belle-mère en proie à la jalousie, son beau-père alcoolique qui abusera d’elle, mais elle ne le suggérera qu’à demi-mot, ses parents engoncés dans leur solitude, leur affliction, leur malheur. Le chic du livre? Une trame qui n’est pas linéaire, mais suit l’héroïne en zig zag, à cinq ans, six, sept, dix, onze, douze, quinze ou vingt cinq ans et aller retour.
Qui parle peu, respire mal, se défend et se débat comme elle le peut, lutte contre l’incompréhension des uns et des autres. Violence et énergie mêlées : il y a de la force et beaucoup de résistance en jolis mots d’écriture dans ce premier roman, vif, sincère, prenant, qui vous happe dès l’entrée, ne vous lâche pas, où l’on sent bien que l’auteure a mis beaucoup d’elle-même.
Hors de toi de Sandrine Girard (Calmann Lévy, 198 pages)