Ce qui plaisait à Blanche de Jean-Paul Enthoven

Article du 25 septembre 2020

Dans la famille Enthoven, on demande le père. Notre ami Jean-Paul, qui ne s’est guère remis du « parricide avec préméditation« , (même s’il est, et de loin, celui qui se tire le mieux de ce qui peut apparaître comme un règlement de compte familial à sens unique), infligé par son fils Raphaël, relève la tête et le gant, avec ce fort beau roman dans l’esprit d’un Romain Gary ou d’un Vladimir Nabokov revu par Stanley Kubrik (on pense, bien sûr, à « Eyes Wide Shut« ), qui sonne comme une sorte de sonate intemporelle dans une rentrée très connectée. Un dandy quinqua ou sexa, diplomate en Italie et amoureux de Capri, y glisse à un éditeur de ses amis, qui ressemble comme un frère à un certain JPA, un manuscrit dans lequel il se confie sur sa passion pour la sublime Blanche, belle de jour et de nuit, cruelle et envoûtante, aidée de sa fidèle assistante Zita, qui participe à d’étranges bacchanales mais qui ne se livre qu’à ceux qu’elle n’aime pas. Jean-Paul Enthoven, dont on avait aimé les Enfants de Saturne et Ce que nous avons eu de meilleur, sans oublier ses Saisons de Papier, retrouve ici sa verve crépusculaire, rédige avec une élégance racée un récit libertin quoique  finalement très romantique qui donne surtout envie de le suivre à la trace et de voyager en Italie. Ce bourlingeur intrépide est un charmeur qui ne s’ignore guère.

Ce qui plaisait à Blanche de Jean-Paul Enthoven (Grasset, 309 pages, 22 €).

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Publié le 25 septembre 2020 par

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