Que faisiez-vous le jour de la finale de la coupe du monde de football de 1998, le 12 juillet de cette année là ? Les jeunes Yannick et Hakim, deux ados joyeux, tentaient de vivre et d’aimer dans leur HLM de banlieue, tandis que leur taciturne voisin Guy Lermot remâchait ses haines et son début d’existence ratée en solitaire, tout en écoutant Brahms, son de la télé fermée. Leurs morceaux de vie sont habilement ponctués par les failles des brésiliens, les buts surprise des Français, les commentaires facétieux de Thierry Roland et Jean-Michel Larqué. Cet habile premier roman met joliment en rapport la petite histoire et la grande, jouent judicieusement du simultanéisme, suivant ses personnages avec compassion et empathie. Cela finit bien pour les Français, même si, au fil du récit, on s’interroge. Pour Yannick, Hakim et Guy, c’est une autre histoire…

Bleu Blanc Brahms de Youssef Abbas (Jacqueline Chambon/Actes Sud, 217 pages, 19 €).