Vers la beauté de David Foenkinos
Mystérieux Antoine Duris ! Il était professeur aux Beaux Arts de Lyon. Le voilà devenu gardien au musée d’Orsay, assis toute la journée face au portrait de Jeanne Hébuterne par Modigliani. Nul ne connaît le pourquoi de cette apparente déchéance sociale. Ni quel malheur l’a frappé. Mais Mathilde, la DRH du musée s’intéresse de près à ce drôle de quidam qui n’hésite pas à interrompre les guides-conférenciers d’Orsay. Elle va l’aider à revenir aux sources du drame qui l’a frappé, à le comprendre, à en sortir. Il y a la rupture sentimentale d’avec sa précédente compagne. Mais surtout le drame vécu par Camille, une de ses jeunes étudiantes, blessée par la vie, artiste douée, génie en herbe à qui l’on prêtera un destin proche de celui de Charlotte Salomon, l’une des précédentes héroïnes de Foenkinos. Mais chut, on va pas déflorer l’intrigue presque policière qui se profile tout au long de ce roman dédié à la beauté, à l’art, à l’amour sous toutes ses formes. Malicieux David Foenkinos qui semble toujours composer ses récits avec lenteur, non sans parfois une certaine maladresse (ses inutiles et trop nombreuses notes en bas de page), cachant une myriade d’aphorismes sous le sceau d’une apparente banalité (« il est compliqué de vivre avec un coeur qui ne bat que de temps à autre« ). Il possède l’art de ficeler un récit, de jouer avec le mystère, de dévoiler peu à peu le mystère nimbant ses personnages. Est-ce assez pour dire que « Vers la beauté » est un bien joli piège ?
Vers la beauté de David Foenkinos (Gallimard, 222 p, 19,50 €)