Laurent Gerra, adorable sale gosse
Il pourrait être le beauf’ de service. Il est le dandy de nos élégances polémiques, a le charme du buveur d’eau, alors qu’il vante avec délices les crus du Mâconnais et du Beaujolais. Formé chez Jacques Martin, passé à l’école du music-hall et du cabaret, monté seul en graine, Gerra gère tout, crée ses propres personnages, réinvente Gainsbourg, Montand et Johnny, se rie d’Hollande, de Sarko et de Macron, qui ne lui en veulent guère. D’ailleurs, nul n’en veut à cet adorable sale gosse déjà quinqua (depuis décembre dernier) qui se moque de tout le monde et de lui-même, livre ici ses souvenirs dans ce que les Anglo-Saxons nomment un « scrap book« . Album, recueil, textes épars, affiches oubliées, photos déjà jaunies : c’est comme une demi-vie qui se livre en demi-teinte. Avec ses secrets livrés en plein jour, ses hommages nostalgiques aux amis de toujours, un livre d’heures, de gourmandise aussi (connaissez vous les Nonnet-Daumy de la Cognette à Issoudun?) et d’amitié.
Carnets d’un sale gosse de Laurent Gerra (Cherche Midi, 128 pages, 19,90 €).