Le Sébastopol
« Lille : la force de Laforce »
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Le jeune équipe du Sébasto © GP
On a connu ici jadis – c’était il y a 27 ans! – les Arabian, Ghislaine et Jean-Paul, qui tenaient « le Restaurant », alors deux fois étoilé, face au Théâtre Sébastopol. Puis Jean-Luc Germond, qui fut le second de Robert Bardot au Flambard et eut ici l’étoile. Le jeune Jean-Charles Lecointre, qui fut serveur chez le voisin « Max » et a été architecte, a repris le lieu avec entrain. Il a revu le décor avec une sobriété très épurée, très tendance, très étudiée, embauchant l’encore plus jeune (22 ans) Damien Laforce.
Saint-jacques brûlées et endives © GP
Ce dernier, qui a travaillé au Vermont à Boeschepe et au Bloempot, avec Florent Ladeyn, joue sa propre carte avec des idées au goût du jour, des produits de qualité choisis à bonne source, cuisinés avec fantaisie non sans rigueur. Saint Jacques brûlées au chalumeau, endives et vinaigrette moutardée, filet de daurade, coques et choux, pigeonneau avec céleri, châtaigne ou selle d’agneau, épinards et crosnes sans oublier la très tendre cuisse de poulet désossée, cuite sous presse, avec sa pomme de terre au citron ont de la tenue, de la force, de la fantaisie et du caractère.
Selle d’agneau, épinards et crosnes © GP
Les vins singuliers (champagne des frères Huré à Ludes, rouge grenache, avec syrah, cinsault, carignan, Clos de T d’Even A. Bakke dans le Ventoux) suivent le mouvement. Un bémol pour les desserts qui frisent le gadget avec kiwi, yaourt, poivre ou encore la meringue italienne avec sauge, concombre et sorbet pomme verte, indiquant que notre jeune chef doué n’est pas un grand féru de sucré. Reste que l’ensemble intrigue, émeut, tonifie et finalement séduit. Voilà, une fort belle table « tendance », très dans le vent, à découvrir dans la capitale du Nord.
Meringue, sauge, concombre © GP
