A La Biche au Bois
« La Biche au Bois (Paris 12e): comme en province »
Vous me retrouvez là intact. Je suis en lisière de la gare de Lyon, où je m’apprête à partir à l’assaut de la capitale des Gones. Le temps est doux pour la saison, le ciel gris. Le soleil ? Je pense que je le retrouverai là pas, dans peu de temps, le temps d’un petit coup de TGV entre Saône et Rhône.
Pour découvrir un avant-goût de la province, juste avant de prendre le train, me voilà à la Biche au Bois. C’est là une vraie table comme avant : un peu serrée, dans ses tables bien nappées, comme en province, mais parfaitement bourgeoise, avec ses politesses d’un autre temps. Aux commandes du lieu, un maître aubergiste, bon géant, gaillard bonhomme, des airs de lutteur de foire, qu’on vit jadis chez Taillevent, puis avec Joël Robuchon à Tokyo.
Depuis dix ans donc et, c’est de lui qu’il s’agit, voilà Bertrand Marchesseau qui mène son monde à a baguette. Il tient sa maison, son bistrot, son rade bonhomme, avec une ferveur rare, fait manger l’habitué comme le passant gourmande hasard, assure un service vif et prompt, maintient des prix qui filent doux avec des plats principaux sous la ligne d’horizon des vingt euros. Ses vins sont guillerets, les plats servis ont le bon goût des choses d’avant.
Il y a la terrine de gibier, pas vraiment belle, mais fort savoureuse et odorante, le céleri rémoulade exquis, même un poil trop vinaigré, l’œuf « mayo » honnête, le brave foie gras au torchon, l’entrecôte de veau (un brin sec, mais l’autre moitié parfaite, coupé en tranches) avec ses frites fraîches, maison, extras – c’est rare – , le très tendre filet de boeuf au poivre, la mousse au chocolat qui s’arrose de Grand Marnier.
« Pas un restaurant à la François Simon », me fait remarquer mon déluré copain Albert Nahmias qui m’accompagne et rêve de bouchons comme à Lyon – et m’envie déjà au seuil du voyage – , s’extasie sur les vertus bourgeoises du lieu, loue cette « table pour bons mangeurs », où l’on ne chipote guère.
Il vante le plateau de fromages où le brie rivalise avec le camembert tous deux bien affinés – alors qu’on se souvient que la recette du camembert d’origine fut confiée à Marie Harel, durant la Grande Révolution, au village de Camembert, non loin de Vimoutiers, par un curé réfractaire réfugié, précisément, de la campagne briarde en Normandie.
On lève le coude en buvant là-dessus le château de Canettes made-in Cabardès, dans l’Aude et signé des Lorgeril, plus la lichette d’armagnac, in fine, dans le verre de café ou dans un verre ballon, à côté, estampillé marquis de Montesquiou en remerciant la compagnie, et en se disant qu’on a passé là un moment béni. Et en laissant moins de quatre-vingt euros à deux dans la coupelle.
Top cassolette de biches
Souris d’agneau
Un peu cher
Mr Pudlowski,
Oubliez Francois Simon: il a peur d’arguments hostiles. C’est un faux. Il est biologiquement plus jeune que vous, mais ca sert à rien: vous etes plus cool, alors qu’il il a l’ame d’1 vieux tremblotant. Le moindrement qu’un commentaire ne fait pas son affaire, on est rayé de son blog. Vraiment pas dans son temps, le bonhomme. Ironiquement, il s’imagine cool…..Bref, un véritable passage en des temps moyen-ageux dans son cas. On ne peut que s’en foutre de toute facon. Cela dit, merci pour ce billet. J’aimerai y faire un tour à A La Biche au Bois lors d’un prochain voyage à Paris, ne serait-ce que pour l’audace de faire fi aux tendances bobos et de dire: hey..je t’offre le vrai. Alors, apprécies ou crèves, Lol.
je viens de lire avec terreur plusieurs des témoignages au dessus et jamais je n’ai vécu ce qui est décrit. J’y vais depuis plus de 20 ans, du temps du patron précédant: rien n’a changé.
Patron comme serveurs: tous agréables, sympa, gentils, et avec tout le monde.
L’article de Mr Pudlowski relate exactement çe que je connais.
Néanmoins il est vrai qu’un meilleur pain serait apprécié…
Il faut rajouter à l’époque du gibier, ces belles cocottes de biches, ou les plats d’hiver comme le coq au vin, aussi bons que copieux.
les vins sont excellents et la cave est vaste: on peut même trouver une rarissime cuvée Halienar de chez Dugât-Py à prix doux, ou un Santenay de millésime déjà un peu ancien pour à peine plus de 25€.
Le céleri rémoulade un poil vinaigré: exact
les œufs mayo sont un peu ordinaire….certes, mais un œuf mayo n’est il pas de toute manière un peu ordinaire?
la mousse au chocolat arrosée est superbe: oui! mais l’opéra Biche aussi!
Bref, la seule chose que l’on risque, est de sortir tout rouge, d’avoir prix 1 ou 2 kilos, et de devoir faire la diète le lendemain…un restau a l’ancienne comme on en rencontre peu sur Paris.
J’y ai dîné hier avec un ami japonais. Son verre d’Armagnac était encore plein qu’on nous avait déjà jeté un ticket de caisse au milieu de la table. Un minute plus tard, la patron nous demandait s’il « pouvait encaisser ». Cette grossièreté m’a fait honte d’être français. Que ces goujats prennent un peu de temps pour voyager : nulle part ou presque il ne seront traités de la sorte !
Bonjour M. Pudlowski,
Je souhaitais vous faire part de notre avis après avoir dîné récement à la Biche au Bois.
Nous avons décidé d’essayer ce restaurant après avoir lu votre avis positif. Appréciant votre plume et votre professionnalisme reconnu, nous y sommes donc allés presque « les yeux fermés ».
Notre dîner fut une véritable déception.
Céleri rémoulade: il nous fut très difficile de croire que c’était du fait maison.
Assiette de crudités composée de champignons à la grecque (trop de graines de coriandre), du même céleri rémoulade, de quelques tranches de tomates sans saveur et de pâté de foie: très moyen.
Seule la viande de bœuf a eu notre faveur: elle fut excellente, ainsi que les bonnes frites maison.
Fraises nature en dessert: hélas… des fraises sans parfum et sans aucun goût… C’est pourtant la pleine saison de ce fruit qui peut si agréablement nous régaler quand il est choisi de qualité.
Le pain quant à lui était plus que médiocre: mou, blanc, sans goût.
Quel dommage là aussi, car un bon pain, tout comme un bon café, imprime lui aussi une signature au repas. Un pain de qualité doit trouver sa place sur la table d’un restaurant, que celui-ci soit modeste ou haut de gamme.
Le service était néanmoins amène et efficace, il relève un peu notre impression globale, qui demeure très, très mitigée.
Notre expérience personnelle ne fut donc pas des plus heureuses.
Avec mes respectueuses salutations,
G.
Merci pour vos conseils, de passage à Paris nous avons dîné dans cet excellent bistrot; Plats canaille copieux, accueil sympathique et service très pro. Nous avons passé un excellent moment!
Succulent filet de boeuf au poivre puis un superbe camembert affiné et l’incontournable mousse au chocolat.
QUE DU BONHEUR