L’art de flâner avec les écrivains dans Paris

Article du 29 juin 2017

Flâner, c’est la gastronomie de l’œil. On le sait depuis Balzac, que l’on trouve ici, sur les Grands Boulevards, comme dans sa maison/bureau de la rue Berton, près de l’actuelle Maison de la Radio. Comme d’ailleurs Apollinaire à  Auteuil (mais qu’on  oublie boulevard Saint-Germain où il achève sa vie-), Drieu – qui se suicide – rue Saint-Ferdinand (mais pas Aragon aux Buttes Chaumont qui imagine la passerelle du parc comme une « véritable mecque du suicide« ), Ninon de Lenclos rue des Tournelles, Maurice Sachs et Patrick Modiano quai de Conti, Alphonse Daudet, Théophile Gauthier, Bossuet et Victor Hugo place des Vosges, Sartre cité Bergère, Gide boulevard Raspail, Julien Green rue de Varenne, les frères Goncourt rue Saint-Georges… et tant d’autres qui se retrouvent fichés, encartés, (expli)cités dans ce joli livre tenant du guide, de l’encyclopédie buissonnière, du plaidoyer non dit pour l’humeur vagabonde du Parisien flâneur éternel. On passe, à Montparnasse, au Dingo Bar, au Falstaff, au Dôme à la Coupole. On croise Simone de Beauvoir rue Vavin et Romain Rolland, comme Maurice Barrès rue Notre-Dame-des-Champs. Bref, c’est riche, dense, érudit, parfois assez cocasse, incomplet certes, avec ses trous volontaires (un peu plus d’Aragon du « Paysan de Paris » ou de Fargue du « Piéton » n’aurait pas nui), mais aussi ses cent jolies surprises. Avec ses jolies illustrations, ses notices fournies et son format pratique, voilà bien une pépite à saisir pour redécouvrir Paris sans se lasser.

Promenades littéraires dans Paris de Gilles Schlesser (Parigramme, 287, 18,90 €).

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Publié le 29 juin 2017 par

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