Helena

Amos Sion © GP

Une table gourmande et même savoureuse, au coeur d’un parc naturel et d’un espace historique: c’est ce qu’a réussi à créer avec brio Amos Sion. Ce pur sabra, passé un an durant à l’Auberge de l’Ill, on vous en a déjà parlé – sa table figure en tête pour Israël sur la Liste des meilleurs restaurants du monde, établie par les compères du quai d’Orsay. Le lieu vaut la visite un samedi (l’équivalent du dimanche en Israël), quand les enfants sont avec les parents, lorsque les diverses salles panoramiques se remplissent, face à la mer, à deux pas des ruines romaines qui font le prix d’une étape à Césarée.

Foie gras à la poire et cannelle © GP

La maison sert en continu quelque trois cent couverts, sans discontinuer, jouant autant la pizza ou les kebabs que la gourmandise soignée et raffinée. Des exemples de ce qu’il propose? D’abord le mince et délicat velouté de topinambours, puis les salades qui arrivent en rafale, les ris de veau aux aubergines et champignons, le carpaccio de maquereau espagnol, bon certes, quoique garnis  d’inutiles oeufs de lump sur toast de légumes, plus la fraise avec la laitue, les noisettes et la féta.

Calamars et labné © GP

Tout cela est bel et bon, même si cela vire parfois à la démonstration forcée. Sur une carte des vins éclectique, on a déniché l’exquis Sea Horse en sa cuvée Antoine, dédiée à St Exupéry, issue de syrah, grenache, mourvèdre, du deluré Ze’ev Dunie, qu’on découvrit il y a deux dans les monts de Jérusalem. Et qui fait bel effet sur un plat méditerranéen tres réussi comme les calamars sautés et épicés au labné. On ajoute, sur le même registre, le joli mérou aux pois chiches.

Shish kebab d’agneau © GP

On ajoute le foie gras aux poires confites et à la cannelle, les cigares, genre pastilla ouverte, à l’agneau avec son labné, les shish-kebab d’agneau au blé concassé, sans omettre l’épaisse entrecôte de 300 gr avec son os a moëlle ou encore de jolis desserts d’enfance: exquise glace au sésame, avec sa pâte feuilletée, sa halva, sa crème de sésame (tahina), ou encore sur le mode de chez le copain et associé de Akko, Uri Buri, le délicat sorbet au citron bio et à l’huile d’olive.

Cigare à l’agneau © GP

Bref, du tout pour tout dans un lieu insolite, ludique, charmeur. Qui mérite assurément le détour et un chef audacieux, bûcheur, qui donne le sentiment de courir plusieurs lièvres à la fois, et à qui on a juste envie de dire simplement: n’en faites pas trop !

Glace sésame, halva © GP