Un temps de bonheur à Chardonne
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C’est une peinture sur le motif. Il y a le Léman en contre-bas, Vevey qui s’y trempe les pieds, les Alpes et la France juste en face. Ici? Le Mont Pélerin, les hauteurs raisonnables, un sommet qui culmine à à peine plus de mille mètres, le panorama immense depuis le Mirador. L’hôtel, devenu palace moderne, avec centre de beauté, de soins, de remise en forme, piscine à ciel ouvert et chambres de grand luxe, avec meubles anciens, tableaux de maître et gadgets de prix, vaut, sans nul doute, l’étape pour le repos qu’il suggère. C’est un balcon sur le Léman, non loin du vignoble du Lavaux, celui de Chexbres et de Saint-Saphorin, et puis du village de Chardonne.
Mais oui, vous avez bien lu. La gare 1900 du funiculaire qui escalade la pente abrupte est intacte. L’église a été ravalée. La bibliothèque municipale possède tous les prix Chardonne depuis la création d’icelui en 1986. La grand-rue s’appelle tout bonnement « rue Jacques Chardonne, écrivain français ». Il y eut, jadis, un prosateur charentais, d’une lignée de porcelainiers de Limoges, qui emprunta son pseudonyme littéraire à la cité ici présente. Depuis, les voitures immatriculées « 17 » en France abondent dans le village, qui a été jumelé avec Barbezieux.
Jacques Chardonne, né Boutelleau, auteur immortel (quoique décédé en 1968) du « Bonheur de Barbezieux », découvrit, en 1907, son « chalet de bois sombre« , ses premiers émois face au lac, ses teintes d’opale, ses transparences de bleu, son air si pur, en venant soigner ici soigner ses bronches.
Nous sommes toujours dans le même village. Il y a désormais un « Logis de Chardonne », qui représente le travail de la vigne et expose les vins locaux. La ville de Vevey, un peu plus bas, a érigé une statue de Charlot grandeur nature en l’honneur de Mister Chaplin, qui choisit de prendre sa retraite dans la ville. Le musée de l’alimentation, le palais Nestlé, le vieil hôtel des Trois Couronnes, le château de l’Aile, néo-gothique, qu’abrita Paul Morand, et quelques maisons pittoresques continuent d’assurer la gloire locale. Mais le vrai bonheur est sur les hauteurs.
On dévore, à la pinte dite « Au Bon Vin », le lapin à la tessinoise avec polenta, on goûte au cru local issu de chasselas, on se hasarde sur les chemins pédestres balisés de jaune avant l’étape du soir. Au Mirador, les mets légers et frais sont aussi de nouvelles données délicieuses d’un séjour savoureux. La piscine est à ciel ouvert et le centre de Spa propose le massage anti-stress et la cure de réflexogie. C’est toujours temps de repos à Chardonne, heures de bonheur sans ombre à fleur de lac, au pied du vert Mont Pèlerin.
Carnet de Route
Où
Mont-Pèrin (canton de Vaud/Suisse), station climatique à 810 mètres d’altitude, sur la commune de Chardonne, à 10 km au-dessus de Vevey.
Y aller
TGV-Lyria Paris-Lausanne et liaison gare pour Vevey. www.tgv-lyria.com. Accès direct en funiculaire.
Dormir
Le Mirador Kempinski, + 41(0)21 925 11 11. Ch. 360-860 Chf. http://www.kempinski.com/en/mirador/ Magnifique établissement rénové au-dessus du lac. Luxe, spa, vue plein cadre et trois belles tables.
Manger
Le Montagne, 21, rue du Village. Tél. 021 921 29 30. Table sérieuse de David Tarnowski. La Pinte Au Bon Vin. Tél. 021 921 27 04. Très pittoresque. Et aussi, le prestigieux Raisin à Cully (021 799 21 31).
Visiter
Le sommet du mont Pélerin, le vignoble du Lavaud, le village de Chardonne, les musées de l’appareil photo, Jenisch, Alimentarium et de la confrérie des Vignerons à Vevey, le lac Léman (bateaux de croisière depuis Vevey)
Lire
Le Bonheur de Barbezieux de Jacques Chardonne (Stock)
Le Cygne Noir de Robert Sabatier (Albin Michel)
Helvétie de Maurice Denuzière (Denoël).