Pierre Bonte? On le connaît de longue main, animateur souriant de « Bonjour M. le Maire »,  participant zélé du « Petit Rapporteur », autour de Jacques Martin, en acolyte, entre autres, de Pierre Desproges et Daniel Prévost, l’auteur heureux du « Bonheur est dans le Pré », qui a déjà raconté pas mal de ses aventures amusantes et fraîches dans un pays diversifié qui n’oublie pas ses racines (on conseillera « Le bonheur était dans le pré », paru en poche en 2006). Le voilà se penchant sur les France, auscultant la réalité de nos provinces. A l’heure où l’on redécoupe le pays en régions trop vastes, il compare idées reçues et réalité, mêlant réflexions, enquêtes, souvenirs, expliquant, par le menu, que les provinces d’autrefois ont toujours leurs raisons d’être. Ce faisant, il s’interroge sur l’identité des Auvergnats, des Gascons, des Charentais, des Franc-Comtois, des Savoyards, des Gens du Nord, des Provençaux, des Berrichons, des Bretons, des Normands (un joli chapitre, riche en belles citations!), des Bourguignons, des Charentais, des Provençaux, des Alsaciens, des Lorrains (merci à son clin d’oeil à mon Dictionnaire Amoureux d’Alsace, dont il reprend les blagues lorraines). Il instruit, raconte, prend partie, défend. Il vante une petite commune de Haute-Saône où un pont lui a été dédié, met en valeur Gargilesse-Dampierre, du côté de George Sand, s’attarde à Eguisheim en rendant hommage à Léon Beyer, qui en fut maire et le vigneron emblématique, cite Vialatte sur l’Auvergne, Braudel pour l’identité de ces petits pays multiples qui forment le grand puzzle. Il aurait pu être long encore, car il n’est pas certain que les Ardennais, les Champenois, les gens du Limousin (et de Corrèze), les Basques, les Béarnais dans ses chapitres denses. Reste que, tel quel, son livre constitue un bien joli plaidoyer pour ce « cher et vieux pays » qui n’oublie pas ses racines, sa richesse multiple, ses accents variés.

Mes Petites France, de Pierre Bonte (Fayard, 332 pages, 20 €).