Il faut tenter de vivre, d’Eric Faye

Article du 28 août 2015

« Le jour se lève! .. Il faut tenter de vivre… » Cette jolie citation de Paul Valéry ouvre le nouveau roman d’Eric Faye, écrivain voyageur à qui on doit notamment « Mes trains de nuits » et « Somnambule dans Istanbul ». Mais son registre est large.  Grand prix du roman de l’Académie Française pour « Nagasaki », il s’attache à décrire l’itinéraire d’une aventurière, Sandrine Broussard, tout à fait fugueuse, un brin voleuse, un tantinet mythomane, qui se livre avec son frère Théo à de multiples escroqueries, prend une fausse identité (Carine Tremblay) pour … tenter de vivre encore. L’auteur/narrateur suit cette fille des années 1980 du Nord à Bruxelles, Paris, la Côte d’Azur, l’Afrique. Son charme vénéneux opère. Ses amours, ses espoirs, ses envies: voilà le sujet du livre d’Eric Faye qui se donne ici le rôle de scribe modeste. Et qui a, comme son héroïne, mission de lutter contre la fuite du temps. « Le temps est bien à ce jour le seul dieu dont nous ayons prouvé l’existence« , dira-t-il in fine après avoir passé en revue les amoureux, complices, amis de Sandrine, Julien, Albert ou Théo, dont les espoirs ont eu le temps de se faner. Voilà un joli livre, fugueur, romanesque avec cette façon subtile de jouer la biographie d’un personnage imaginaire (?), un peu Clyde de Bonnie, beaucoup héroïne cachée d’un temps oublié.

Eric Faye © Maurice Rougemont/Opale

Eric Faye © Maurice Rougemont/Opale

Il faut tenter de vivre, d’Eric Faye (Stock, 176 pages, 17 €).

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Publié le 28 août 2015 par

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