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Coup de chapeau à Cérésa

Article du 20 novembre 2010

Cérésa à table © GP

François Cérésa, on le connaît bien dans le milieu de la littérature et de la bonne chère. Ce grand blond dégingandé qui fut tour à tour, maçon, peintre, menuisier, chauffeur de maître, livreur, démarcheur, mannequin, assistant de cinéma, apprenti comédien au cours Simon, militaire, étudiant en médecine, titulaire d’un deug de philo, est un séducteur bonhomme. Il a collaboré au Nouvel Obs et au Figaro madame (il signait des chroniques gourmandes Jules Magret), anime la revue confidentielle mais précieuse Service Littéraire (www.servicelitteraire.fr) , pratique le jeu de mots comme un pieux ouvrage. A publié vingt romans (dont j’extrais « la Femme aux cheveux rouges« , « l’Arlequin des jours meilleurs« , « le Cimetière des grands enfants« , sans omettre un pastiche ou plutôt une suite des « Misérables« ), fête le Brionnais, qui est une Toscane Bourguignonne, cousina avec Bernard Loiseau, qui me le présenta il y a trente ans.

Bref, voilà qu’il nous fait un cadeau royal avec ce « Petit Roman de la Gastronomie » où il consigne ses émois, ses agacements, ses emportements, ses grandes passions, ses coups de butoir liés au goût. La France, pour ce natif de Cannes qui a choisi Charolles, Cluny ou Roanne pour points de repère, débute à Vézelay ou à Saulieu, s’arrête à Vonnas ou à Bourgoin-Jallieu. S’il aime le Poitou, c’est pour rendre hommage à Joël Robuchon, qu’il épata un jour en le régalant de ses propres recettes. Chez Troisgros, il préfère – de loin – le père et l’oncle au fils et au neveu. Bref, s’il a le goût sûr, il a aussi le dégoût très clair.

Il fait l’éloge de Guy Savoy avec componction et plaide pour la tradition en rendant compte de la (merveilleuse) entrecôte non parée de Jean Ducloux, du Greuze à Tournus. Il nous tire des larmes d’émotion en faisant revivre le grand Bernard de Saulieu, parle du Georges de Vonnas avec justesse et ne néglige ni Lorain de Joigny, ni Guérard (« l’enfant gâteau »), ni Daguin, le mousquetaire du magret à Auch, tout en rendant hommage à Grimod de la Reynière, le premier des chroniqueurs et au prince Cur, histoire de démontrer qu’il a le coeur large.

Bref, on lira ce petit livre avec une grande joie et des brassées d’émotion littéraires autant que gourmandes. Santé, François!

Le Petit Roman de la Gastronomie, de François Cérésa (Le Rocher, 129 pages, 9,90 €).

A propos de cet article

Publié le 20 novembre 2010 par

Coup de chapeau à Cérésa” : 1 avis

  • yves

    on peut dire qu’il ne s’est vraiment pas foulé le ceresa, feignant comme un pou ou écrivain peu doué je ne sasi! et votre spécial copinage (compassionnel) m’a fait perdre 9 € 90

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