Même si vous avez oublié Denise Glaser (« Discorama », chaque dimanche à la télévision du temps de l’ancienne ORTF), vous pourrez lire avec émotion le dernier roman de Colombe Schneck. L’auteur de « L’increvable Monsieur Schneck« , consacré à son père, de « Sa Petite Chérie » et du très autobiographique « Val de Grâce » continue ses variations sur la difficulté d’exister dans le monde comme il va. L’héroïne ou la narratrice du livre se nomme Jeanne Rosen. Mais ce pourrait un masque de la belle Colombe S. qui chronique régulièrement à France Inter.

Jeanne qui est journaliste de télévision raconte sa vie d’écrivain (Elle a connu le succès – « immérité », pense-t-elle- pour un premier roman), de mère de famille, de femme amoureuse (son amant est le fameux critique W, très attaché à sa femme et à sa fille, par ailleurs amie de son fils à elle). Bref, Jeanne qui craint pour sa fragile notoriété met en parallèle sa vie mal équilibrée avec celle de Denis Glaser, la « femme célèbre » du titre, qui fut amoureuse du jeune Herbert Pagani, lança moult vedettes du show biz (de Barbara à Véronique Sanson), se montra une intervieweuse avant gardiste et une charmeuse au long cours, avant de perdre sa place, puis de sombrer dans l’oubli et la misère.

Fragilité du destin de star des médias, guetté par la folie (Delarue en sait quelque chose), l’incertitude de l’époque, les variations de mode ou de politique: voilà le propos de ce joli livre, genre fausse confession, très contrastée. Colombe Schneck écrit simple et juste, elle conte avec pertinence les turbulences de l’après mai 68 dans la sphère des medias, ressuscite Marcel Jullian et quelques autres qui eurent leur mot à dire sur cette planète qui pense que le monde se concentre entre un écran de télé et un magazine de mode.

Une femme célèbre, de Colombe Schneck (Stock, 146 pages, 15 €).