Un Harry Potter romantique, qui aurait lu Pline, Platon, Socrate, Homère, Thucydide et Euripide, moins mondain qu’il ne fut, plus près de son enfance et de son amour des mythes hellènes, de sa fraîcheur et de sa vérité: voilà le Christophe Ono-dit-Biot alias CODB que révèle son nouveau livre. Cette suite à Plonger se lit avec une aisance accrue. On se souvient que, dans son précédent opus, César, son autre lui-même, rédacteur en chef de l’Entreprise (comprendre le magazine où nous travaillâmes ensemble), qui se hasarda dans tant de fêtes et de voyages, entre le Palazzo Grassi à Venise et bien d’autres, perdit, in fine, l’amour de sa vie, la belle Paz, photographe, espagnole d’origine, folle des requins, qui lui laissa un fils, Hector. On retrouve aujourd’hui un César meurtri, qui n’a plus guère envie ni de vivre, ni d’aimer, ni d’être père… jusqu’au jour où une mystérieuse et belle jeune fille d’origine grecque, simplement prénommée Nana, comme une héroïne de Zola, frappe à sa porte, en ayant oublié ses clés. Elle ne s’étonne pas de trouver chez lui des ouvrages en grec ancien, les emprunte et entraîne avec elle César dans ce qui pourrait ressembler à une ronde ensorceleuse ou un périple vers Ithaque. On pourrait dire une odyssée. La côte amalfitaine entre Sorrente et Ravello, Santa Agata et Positano, le Japon (« le dernier pays civilisé« ) et une île grecque inconnue (en avion privé!) seront ses nouveaux terrains de chasse et de rêve. CODB, qui est un charmeur habile, un séducteur né, un poète gourmet, nous mène par le bout du nez dans sa quête. Comment César va revivre, en suivant Nana,  puis sa soeur et son père: voilà le sujet de ce livre à la fois magique et enfantin, doux et juvénile, tendre et romantique, qui fait, c’est une qualité en cette saison, une parfaite lecture de vacance. En lisant Christophe, on a bien envie de croire au merveilleux. Ce n’est pas un mince compliment.

Croire au Merveilleux de Christophe Ono-dit-Biot (Gallimard, 237 pages, 20 €)