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Jaccard prend congé

Article du 1 mars 2017

Jaccard prend congé

Vous connaissez Roland Jaccard ? Ce dandy séducteur, dragueur septuagénaire, qui pratique l’auto-fiction avec un sens aigu de l’autodérision, s’est inventé une fin amusante. Station Terminale? Le journal-confession que retrouve son frère après sa disparition. Psy, essayiste, diariste, provocateur talentueux, collectionneur de minettes – cousinant en cela avec son ami Gabriel Matzneff -, suisse né à Lausanne au « milieu du monde » (on se souvient du beau film d’Alain Tanner), il vit en exil à Paris, voyage un peu partout, mais surtout de palace en palace, s’attire les bonnes grâces de jeunes filles prêtes à s’entretuer pour lui. Mais finalement c’est lui qui… (on ne dévoile pas la fin, même si elle est inscrite en liminaire) – sous l’œil de son frère qui, lui, vit une existence lausannoise pépère et bien rangée.

On prend un malin plaisir à suivre notre Casanova des palaces de Séoul à Tokyo, en passant par le boulevard Saint-Germain et les rives du Léman. L’humour, l’ironie, l’esprit pétillant, provocateur et ravageur filent ici entre les lignes. Roland Jaccard se souvient ainsi de la meilleure définition du tourisme: « l’industrie qui consiste à transporter des gens qui seraient mieux chez eux dans des lieux qui serait mieux sans eux« . La sentence est de Jean Mistler. Jaccard qui la reprend à son compte sait, lui, voyager et jacasser. Et surtout nous donne envie de nous transporter au Lausanne Palace comme à Tokyo, au bord de la piscine du Grand Prince New Takawana. Station Terminale?  Un joli billet d’embarquement pour le plaisir sans oeillères…

Station Terminale de Roland Jaccard (Serge Safran éditeur, 160 pages, 15,90€)

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Publié le 1 mars 2017 par

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