L'Argousier

Jonathan Birkesntock © Maurice Rougemont

Vous en souvenez-vous? On vous avait parlé de Jonathan Birkenstock et de son Argousier, qui est la belle étape de Volmunster, non loin de la frontière sarroise et au coeur du pays bitchois. C’était il y a près de trois ans et on avait évoqué alors un « miracle ». La mode est passée, les curieux sont venus, les gourmands ont apprécié. Jonathan, lui, est resté modeste. Ses menus de départ n’ont pas bougé : 18 et 28 €, c’est le prix du p’tit bonheur chez lui. On ajoute 10 € pour le choix de vins au verre et on se dit que le lieu vaut le détour et l’étape.

Ancien élève de bonnes écoles, ce jeune homme de 34 ans, passé en stages chez Emile Jung au Crocodile à Strasbourg, à la Chenaudière à Colroy-la-Roche, chez Mathis à Sarrebourg, avant de partir pour  Paris chez Laurent, aux Champs Elysées, sur le conseil du au gentil Emile avec Philippe Braun, son neveu, sans omettre un bel apprentissage chez Lasserre aux côtés de Michel Roth.

Plats © Maurice Rougemont

Ce natif de Bitche, grandi à Volmunster est donc revenu chez lui. Sa mère l’épaule en salle, il est seul en cuisine avec un apprenti et il se débrouille comme un chef. Le Michelin, depuis l’an passé, lui a attribué le « bib rouge » du bon rapport qualité. Et, de fait, tout ce qu’il propose, notamment dans son menu à 28 €, retient l’attention.

A ce tarif, on offre, c’est le mot, blinis de (moelleux) saumon fumé avec sa compotée d’oignons et crème de citron, fondante joue de bœuf braisée au vin rouge et légumes niçois au pistou, plus un dessert au choix, comme le fin et vif entremet rhubarbe avec sa crème légère à la vanille et fraise ou encore la tarte moelleuse au chocolat crémeux Jivara et ananas.

Mais chaque midi, on propose là les idées du marché à 18 €, comme, aujourd’hui, la crème rafraichie de petits pois à la menthe, le dos de cabillaud rôti avec une poêlée de choux chinois à la coriandre avec sa sauce aigre douce, plus le mille feuille de fraise au chocolat blanc et thé vert. Un cadeau véritable !

Cela change tous les jours. Et, à ce tarif, nul ne se plaint. D’autant que le décor sobre avec ses tables bien dressées, ses fauteuils blancs cassés ultra confortables, la déco claire, les toiles peintres d’une artiste amie de la maison prédispose ici à un repas sans stress, élégant et de qualité.

Jonathan Birkesntock devant son établissement © Maurice Rougemont

Le menu « découverte » à 44 € permet de savoir de quel bois ce jeune homme doué et bûcheur se chauffe. On aimera sans mal l’œuf mollet croustillant  avec sa chair de crabe aux fines herbes, les ravioles de saumon aux gambas et gingembre avec sa fine vinaigrette à la cacahuète, le rafraichissant sorbet arrosé de vin de laurier en guise de « trou bitchois », la poitrine de caille rôtie (ou encore le bel agneau rôti rosé) avec ses feuilles de romaine farcies aux champignons ,avant le frais dessert de la carte sur le thème de la rhubarbe de saison.

C’est vif, disert, et la carte des vins à prix sages permet de découvrir, parmi de belles trouvailles, le joli blanc la Vigne aux Oiseaux du mosellan des Béliers des Maurice à Ancy ou encore le pinot noir dit « Rubis » du même domaine, tarifé 27 €, et qui épouse cette cuisine légère et fraîche sans alourdir. Un ban pour l’Argousier !