Café du Cerf
« Rougemont : bienvenue au Cerf ! »
La meilleure introduction à un voyage en Suisse : une pause gourmande au Café du Cerf à Rougemont. Le village est digne d’une carte postale helvète. Chaque maison ancienne, précieusement conservée, raconte une histoire sur sa façade, avec ses inscriptions naïves, ses prières à Dieu, sa foi affichée au regard du promeneur qui se promène là avec émerveillement, suivant les chemins balisés des paroles du sage Louis Sagy. Parmi les plus belles demeures du village figure le Café du Cerf, avec son entrée stylisée, ses marches en granit, sa balustrade de fer forgé.
L’intérieur n’est pas moins charmeur, avec force bois, tables en recoins, fenêtres en culs de bouteilles, terrasse sur le voisin sommet de la Videmanette. Le service féminin est accort. La cuisine soignée, sous l’égide du sage Michaël Burri supervisé par le grand manitou conseilleur Edgard Bovier, présent au village depuis 30 ans, qui fut jadis le chef étoilé du Lausanne Palac,e et joue là une partition éminemment suisse, avec les meilleurs fromages des environs.
Edgard, qui a jadis consacré un ouvrage à l’Etivaz, le fromage roi de la montagne du pays d’En Haut, cuit au feu de bois dans le chaudron en cuivre des fermes d’alpage, bichonne ici sa partition. On goûte là les « malakoffs », qui sont des beignets au fromage et au vin blanc, et font merveille à l’apéritif. Mais aussi la raclette, la fondue classique, moitié-moitié, à la tomate, la croûte au fromage avec oeuf et jambon, la tarte aux blettes ou encore le foie de veau émincé, cuit rosé, servi avec ses rösti aux herbes.
On boit là dessus un joli chasselas du Lavaux dont on vous propose les mesures locales par « déci » comme l’épesses de Luc Massy, frais comme un torrent à truites. Et, en dessert, la tarte aux abricots avec sa crème crue ou la coupe Joséphine (sorbet abricot, eau de vie du même fruit) passent comme une lettre à la poste. Bienvenue en Suisse!