Hämmerle's Restaurant Barrique
« Blieskastel: les délices d’Hämmerle »
Il est le wonderboy de sa cité historique et baroque dans le coeur bucolique de la Sarre. Cliff Hämmerle, fin, filiforme, blond, beau gosse, qui apprit jadis le métier cher Magaret Bacher, qui fut la grande dame de la cuisine sarroise à Hombourg, a revu moderne ce qui fut jadis la charcuterie de ses parents pour en faire une demeure plaisante et moderne. Il y a le coup gastronomique, chic, sobre, avec ses dix huit couvert (« Barrique ») et la partie bistrot lounge, feutrée, gaie, ludique (« Landgenuss »). On peut choisir de déjeuner dans le second, de dîner dans le premier. Dans tous les cas, il y aura les mêmes produits exigeants et de qualité, poissons de grande fraîcheur, légumes « bios », viandes venues de chez le voisin Petermann à Oberwürzbach.
Bref, tout ce qui se propose là, de l’un ou l’autre côté, sous le sceau de l’exquise Stéphanie Hämmerle, franco-sarroise, native de Forbach, qui vous accueille dans un français impeccable et chantant, est frappé du sceau de la qualité grande. Des exemples de ce qui est servi là? Des amuse bouche malicieux, comme la petite tarte flambée au munster de Böckweiler, avec raisins et lardons, le cornet au tartare de boeuf avec sa glace à la moutarde, la variation dite « ciel et terre » (« Himmel und Erde »), avec boudin de Hassel, pomme fruit et pomme Pont Neuf, plus foie gras, l’oeuf de caille avec épinard et jambon de biche ou encore avec les sushi à l’orge perlée, boeuf bouilli à l’autrichienne façon « tafelspitz » et langoustine. Qu’on accompagne d’un Müller Thurgau 2012 joli minéral de chez Rudolf Fürst en Franconie.
Ensuite ? les Legumes d’été au fromage de chèvre d’Erfweiler et avec son thon mi-cuit, qu’on escorte d’un 2011 Pinot Blanc „R“ du Dr. Siemens à Serrig vallée de la Moselle. Puis ce sera l’Omble chevalier de Ballweiler avec girolles et pêche, sauce aux fruits de mer flanqué d’un Riesling vendange tardive élégant et sec dit Saumagen de Jens Bühler en Palatinat. Il y aura encore le fin ragoût de sanglier de Blieskastel avec petits pois et menthe et l’entrecôte de Niederwürzbach „ Dry Aged“ au maïs, oignons, prune et jus au porto qu’accompagne à merveille un pinot noir 2007 Kalkmergel de Knipser en Palatinat.
Séductrice, fortiche technique, s’appuyant sur des produits de belle extraction, cette cuisine enracinée séduit sans mal. In fine, on se régale d’un fin gâteau à la groseille légèrement meringuée avec sa glace turbinée à la vanille et ses framboises sur laquelle le Rieslaner (croisement de riesling et sylvaner), vendange tardive 2009, Centgrafenbergde chez Fürst en Franconie fait l’heureux contrepoint. Les menus sont bien pondus et, dans les deux formules, cette table moderne et claire séduit. Il y a aussi la terrasse pour l’été et deux chambres toutes neuves, dans un bâtiment contigu pour l’étape d’un soir. Bref, réservez! C’est l’occasion de découvrir le si bucolique Bliesgau.
Désolé – mais il faut corriger une deuxième fois, vous écrivez:
« 2011 Pinot Blanc „R“ du Dr. Siemens à Serrig vallée de la Moselle »
Moselle? Mais non, la Sarre!!! Serrig et ses environs (la fameuse chapelle pour le roi aveugle, sur un rocher, construit par le fameux architecte Schinkel…) vaut un petit voyage, c’est très romantique!
Cher Monsieur Pudlowski, toute petite correction en ce qui concerne la regrettée Madame Bacher: elle résidait toujours à Neunkirchen et non pas à Homburg. Ville de Neunkirchen en Sarre, bien sûr, Neunkirch-lès-Sarreguemines m’est connu aussi, lieu de naissance du beau-père de mon frère cadet. En ce qui concerne votre site: bravo, un vrai francais (comment à faire la cédille?) et un vrai frontalier! Pour nous, les sarrois, la douane n’a jamais séparé, elle était la porte vers un autre univers très attrayant (y compris les filles!) Meilleurs sentiments: Ralf Lauer