Le Central
« Coulon: au bonheur des Guenanten »
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On a connu cette demeure centrale – son nom possède sa logique – au coeur de la petite capitale du marais poitevin: c’était du temps d’Anny Monnet, qui fut la Mère Brazier de la région. Son fils, Jean-Paul Guenanten, lui a succédé avec ferveur, après quelques stages dans de bonnes maisons (comme le Bretagne à Questembert au temps Paineau ou la Flamiche à Roye de Marie-Christine Klopp). Avec son épouse Hervine, qui est le sourire même, il a rénové la demeure en douceur et l’on vient ici pour séjourner non loin du marais, en appréciant la gentillesse du lieu, sa sérénité, les couleurs tendres, les chambres jolies et fraîches, les prix doux, plus, bien sûr, la fidélité raisonnée au terroir d’ici.
Au gré d’une carte changeante, on goûte le pressé de chèvre aux légumes confits et jambon du pays, la poêlée d’escargots en forestière, avec ses tomates à la charentaise, son émulsion d’ail, l’anguille proposée soit en fricassée et en persillade avec ses divines pommes de terre écrasées à l’huile d’olive ou encore en fin gratin « à la coulonnaise », cuites au four, avec vin blanc, oignons, ail, échalotes et beurre frais. Une suite de régals simples et justes.
Je n’oublie pas au passage les huîtres chaudes aux pointes d’orties sauvages, ni le filet de sandre aux mojettes et jus de viande corsé. La déclinaison glacée régionale (crème glacée au cognac, soufflé glacé au pineau, nougat glacé à l’angélique) est une réussite flagrante. Mais le petit kougelhopf façon baba, aux parfums exotiques, hommage à leurs copains Bruckmann de l’Etoile à Mittelhausen en Alsace, vaut le détour. Quelques jolis vins d’ici (comme le chardonnay et le cabernet franc du domaine de la Gachère d’Alain et Gilles Lemoine à St Pierre à Champ) gardent la note à une hauteur raisonnable.L’accueil de d’Hervine est délicieux et les petits déjeuners généreux tout plein.