Domaine des Hautes Roches
« Vouvray : au bonheur des Hautes-Roches »
Cette belle étape à fleur de Loire, avec ses chambres construites dans les grottes de tuffeau des abords de Vouvray, aux portes de Tours, on l’a connue il y a trente ans. Autant dire depuis son ouverture. On a envie de la garder pour soi, tant elle joue le secret le mieux gardé de sa région, avec son service qui sourit, sa cave abondante en beaux crus de Loire, la cuisine légère, fine, classique et savante du breton Didier Edon, rallié depuis belle lurette à la région.
Ce breton de Saint-Nazaire, élevé à Quimper, passé jadis à Marçay au temps où Philippe Mollard, héritier de la brasserie du même nom face à la gare Saint-Lazare, en fit une table d’élite et un château de conte de fée au confort moderne, affilié aux Relais & Châteaux. Les Hautes Roches, qui appartiennent au même gourmand patron, sont gérées depuis leur début par le rigoureux Didier qui a placé là sa passion et sa science du beau produit ligérien.
Un persillé de lapin au foie gras, une asperge de Sologne mariée à une « demoiselle de Loctudy », autant dire une langoustine du Finistère, et aux morilles, un magnifique turbot au beurre banc, grillé sur plaque, mais à peine, avec ses beaux légumes du moment, fleur de courgette, fenouil et aubergine ou encore un carré d’agneau dans son jus avec ses primeurs dont des petits pois croquants, il n’en faut pas plus pour trouver ici un bonheur propre aux gourmets de Loire, qui aiment manger bon sans prise de tête.
Les vins du pays, vouvray pétillant du voisin Marc Brédif ou sec de Catherine Dhoy-Deruet, le splendide bourgueil Grand Mont de Caslot au domaine de la Chevalerie, jouent les escortes de grande classe. On allait oublier le superbe clos Naudin de Foreau, moelleux, en 2015, qui fit un superbe sur les jolis desserts: tarte chocolat et glace vanille turbinée, soufflé au Grand Marnier et soupe de fraises ou tarte à l’ananas et sorbet pinacolada. La belle maison qui fait honneur à sa région!