Le Bistrot à l'Hostellerie du Bas-Bréau

La belle façade du Bas-Bréau

Barbizon, les peintres qui recréeront la peinture française de plein-air, Millet et son Angélus ou Théodore Rousseau, dont le visage est désormais sculpté dans la pierre à un carrefour de la forêt, mais aussi Stevenson qui rédigea ses « Forest Notes » dans une auberge à l’anglaise. Cette dernière existe encore. Elle reçoit les touristes japonais, venus en pèlerinage sur les lieux où s’arrêta jadis l’empereur Hiro Hito, ravi. Jean-Pierre Fava, aubergiste à l’ancienne, pile comme on l’aime, fort en gueule, grand coeur, modeste au fond de lui même, sous une carapace de vieux chasseur jamais rassasié de ses conquêtes, raconte la cuisine de toujours avec malice, jouant le gibier, comme le filet de boeuf grillé, les champignons, les poissons nobles, bref, les produits au « top ».

Mais désormais, Jean-Pierre Fava sert, côté bistrot, midi et soir, des choses, simples, bonnes, sans complication, qui sentent l’été. La salade d’asperges aux tomates cerises, le gaspacho tout frais, la papillote de cabillaud, le poulet farci à la provençale et le crumble aux pommes et fruits rouges. Avec un bourgogne friand, dont ce fin dégustateur a le secret, on fait un repas superbe, sans se ruiner, dans un lieu mythique, avec sa salle sous les ombrages. En se souvenant que Claude Lelouch y tourna une scène mémorable de « Vivre pour Vivre », y situant la rencontre inopinée d’Yves Montand et de la belle Candice Bergen. Mais c’est une autre époque et, déjà, une autre histoire.