Le Paradisland

Marina au service © GP

Sur l’ancienne N 61 – devenue D 1061 -, l’enseigne intrigue. Elle pourrait faire sourire:  Paradisland … Le lieu évoque un parc avec ses jeux d’enfants, mais qui resta longtemps à l’abandon. Il y a là un baraquement genre préfabriqué en tôle années 1970 – de style base US du juste ‘après guerre -, ses chambres dans un bâtiment annexe, sa salle à manger avec sa grande baie vitrée qui a vue sur le vert de la campagne. On en oublierait la déco, assez kitsch, hésitant à sa façon démodée entre la grotte et le chalet, plus les éclairages patibulaires, le soir, diffusant une lumière de couvre-feu. On imagine le décor d’un remake de film sur la défunte RDA…

Tarte flambée © GP

Un couple de restaurateurs lorrains venus de Forbach et de ses lisières l’ont repris en dilettantes. Ils accueillent, certes, avec le sourire, mais se contentent de boire le coup au bar avec leurs amis et laissent – ils n’ont pas tort! – à la charmante et souriante Marina, drôle, active, volubile, native des Ardennes et tombée amoureuse du pays – cette Alsace Bossue verdoyante et secrète – et de son proche village de Weyer , le soin de faire le service de salle. Tâche qu’elle remplit à merveille. La cuisine ? Faite par un jeune chef natif de Bischtroff-sur-Sarre, Nicolas, passé aux Trois Roses à la Petite Pierre et au neuf Center Parc mosellan, elle est régionale, mais nage dans la fadeur.

Grenouilles à la provençale © GP

La tarte flambée nature, servie le soir en fin de semaine, est fine,  mais elle n’est guère crémée, sans trop d’ailleurs de fromage blanc. Bref, elle est vite sèche et manque de goût. Comme d’ailleurs les grenouilles à la provençale gentiment tomatées sans ail. Quant à la salade d’écrevisses (riquiquis), elle est trop vinaigrée, garnie de quelques champignons desséchés. La bouchée à la reine, elle, manque de sauce et de garniture, et, en plus de ses spätzle, flanquée curieusement d’haricots verts. Bref, on comprendra que j’ai préféré prendre le dessert ailleurs…

Bouchée à la reine © GP