On serait en septembre, peu importe l’année, on parlerait de favori pour le Goncourt. Et les Le Tellier ou les Nothomb n’auraient qu’à bien se tenir. Comme on n’est qu’au printemps, on parlera « simplement » de « chef d’oeuvre à ne pas manquer« . Vous n’y croyez pas? Lisez quelques lignes, vous allez accrocher sans mal. Et si […]...
Résilience : c’est le maître mot qui relie entre eux les livres de Mélissa Da Costa. Cette jeune auteure qui n’en est qu’à ses débuts – on avait salué comme il se doit son premier roman, Tout le Bleu du Ciel – , qui a très vite conquis public et critique, autour d’un « road trip » […]...
Attention, polar picaresque ! Et même un brin pinardesque. Comme chez ADG, jadis, au temps des « Grands Chiens Malades » et autre « Grand Môme », on boit sec et des liquides régionaux chez Jacky Schwartzmann, avec son héros, Jacky Toudic, natif de Besançon, qui quitte prestement Marseille pour retrouver sa ville natale, s’occuper de sa vieille maman, […]...
Une mince ruelle qui fait le joint entre la place Saint-Sulpice et la rue de Vaugirard vers le jardin Luxembourg, quelques maisons, quelques numéros et de grands artistes, des écrivains, des éditeurs et une mine de souvenirs: Lydia Flem raconte sa rue Férou, où l’on trouve la trace des Trois Mousquetaires et la résidence d’Athos, […]...
On connaissait celles d’Antoine, le chanteur. Voici celles d’Edouard Baer, le comédien, tirées de sa pièce jouée, sans mauvais jeu de mots, au Théâtre Antoine, en 2019, préfacées avec d’un mélange d’emphase, de modestie, d’outrance, d’humour potache et de clins d’oeil appuyés par l’auteur soi-même, additionné de jolis dessins de Stéphane Manuel. Le texte? Un […]...
Elle est la biographe de Yves Saint-Laurent (né comme son père à Oran), de Jean-Michel Frank et de Marie-Laure de Noailles (« la vicomtesse du bizarre« ). Jusqu’ici, elle ne parlait pas que des autres, de Christian Dior, d’Azzedine Alaïa ou d’Issey Miyake. Cette fois-ci, Laurence Benaïm, fondatrice de Stiletto, qui travailla au Monde et à l’Express, […]...
Ce pavé (2,7 kg!) de plus de 500 pages, on l’avait loupé à sa sortie fin 2018. Voilà le moment de s’y replonger à l’heure où Antoine Pétrus, double MOF, quitte la restauration pour rejoindre un groupe de domaines en Provence. Les généralités sur les vignobles, les appellations, la rigueur du service ou les multiples […]...
Cela démarre par un dîner mondain où son voisin de table, jeune avocat dans le vent, lui demande : « Toi qui habites Trappes, tu as les moyens de me trouver de l’herbe ?« . Ce à quoi elle répond du tac-au-tac : « et toi, puisque t’habites Boulogne, tu pourrais me trouver une pute ? » Réponse qui, […]...
Vous connaissez l’animal : il ne change guère. On le suit ici depuis l’origine ou presque. Philippe Delerm ? Un homme heureux qui déploie son tapis de textes, tisse sa toile avec doigté, réinvente avec malice ses instantanés littéraires, rédige sans stress, ni crainte, apprivoise la page blanche et ne cesse de nous […]...
Guillaume Jurus est éditeur en retraite. Il a régné sur le monde des lettres, depuis son bureau des discrètes éditions Montenotte, vient de dépasser les 82 ans, participe avec ses copains des JOP (les joyeux octogénaires parisiens) à de plaisants déjeuners qui lui permettent d’échanger avec eux de belles leçons de vie, de vider de […]...
Le titre, poétique et nébuleux, résume une bonne partie du livre. La mer Noire évoque la Roumanie, où est née l’auteur, son héroïne, sa mère, celle de l’héroïne, dont on image qu’elle représente son double. Les Grands Lacs désignent eux le Congo Kinshasa, autrement dit le Zaïre ou, pour faire plus actuel, la RDC, pays […]...
Voilà un Paris insolite aperçu depuis le ciel, à vol de drone, que deux frères, observateurs passionnés et techniciens experts, revisitent avec malice. A toute heure du jour, avec une prédilection pour l’entre-deux, l’heure close, le « chien et loup« , la lumière douce, les couleurs tendres. Y transparaît, à travers cent cinquante clichés splendides, une capitale […]...
La couverture empruntée à Edward Hopper, comme le thème (un écrivain en résidence dans une maison d’écriture du nord de l’état de NY) peuvent faire songer à un avatar de Joël Dicker. Mais on échappe vite au pastiche. Le héros est français, il se nomme Jacques Cascade, est invité six semaines dans le beau domaine […]...
Courageux, sans fard, libre, bouleversant : ce sont les termes qui s’imposent une fois achevée la lecture de ce livre/aveu. Gilles Paris, attaché de presse reconnu et aimé dans le monde des livres, auteur à succès de l’Autobiographie d’une courgette et du Vertige des Falaises, s’y raconte comme jamais, s’y offre à découvert, s’y met […]...
Ses gentils « monstres » ? Il s’appellent Depardieu, Bardot ou Delon, Schwarzenegger, Charlotte Rampling ou Harvey Weinstein, Jacques Chirac, Giscard, Macron (Emmanuel, mais aussi Brigitte), Juppé, Fillon ou Seguin – mais, curieusement pas Sarko – , Drucker, PPDA, FOG, Stéphane Bern ou Laurent Ruquier, Patrick Bruel ou Charles Aznavour, Pigasse, Messier ou Bernard Arnault, sans oublier […]...
Les Popper ? La famille de Serge, de son cadet Jean, de sa sœur Nana. La mère, Marta, qui vient de disparaître, les renvoie à eux mêmes. Jean raconte, leurs enfants se révoltent, Nana renâcle, Serge, lui, râle, se rebiffe. Pour cette tribu de juifs ashkénazes d’origine hongroise, le mal-être est une manière de fonctionner […]...
« Apeirogon » : « figure géométrique au nombre infini de côtés« . Une belle et savante métaphore pour la paix au Proche-Orient. Colum McCann, qui est irlandais et sait que dans son pays d’origine une longue guerre civile entre des ennemis irréductibles s’est soldé par une paix surprise, se penche sur le conflit israélo-palestinien à travers deux figures […]...
Ne vous laissez pas « avoir » par le titre ni par la bande annonce inspirée d’un « diner » à Miami : cet ouvrage est grave, humain, profondément humain, comme tout ce qu’écrit Emilie Turckheim. On doit à cette dernière un journal consacré à son accueil en famille d’un réfugié afghan (« le Prince à la petite tasse »), mais […]...
Ces « romans d’avant« ? Trois fictions plutôt brèves, drôles, vives, cultivant le malaise d’être comme un bel art, avec des personnages qui pourraient être de vieux copains ou des ennemis intimes, des femmes forcément fatales, un ton mi-grave, mi-tendre, un brin moqueur, doux-amer, qui nous donnent des bouffées de nostalgie, révélant un style cursif, vif comme […]...
Denis Tillinac : voilà un auteur que je suis depuis l’origine, autant dire depuis « Spleen en Corrèze » (en 1979), à qui je peux me vanter d’avoir fait obtenir feu le prix Libre pour l’admirable « Bonheur à Souillac » – c’était en 1982, autant dire une autre vie! Depuis, Denis a essaimé une cinquantaine d’ouvrages, essais, professions […]...
Journaliste, écrivain, flâneur professionnel, gourmet vagabond, hédoniste bourlingueur, voyageur sans œillères, poète bucolique et paysan urbain.