Cela démarre par un dîner mondain où son voisin de table, jeune avocat dans le vent, lui demande : « Toi qui habites Trappes, tu as les moyens de me trouver de l’herbe ?« . Ce à quoi elle répond du tac-au-tac : « et toi, puisque t’habites Boulogne, tu pourrais me trouver une pute ? » Réponse qui, […]...
Vous connaissez l’animal : il ne change guère. On le suit ici depuis l’origine ou presque. Philippe Delerm ? Un homme heureux qui déploie son tapis de textes, tisse sa toile avec doigté, réinvente avec malice ses instantanés littéraires, rédige sans stress, ni crainte, apprivoise la page blanche et ne cesse de nous […]...
Guillaume Jurus est éditeur en retraite. Il a régné sur le monde des lettres, depuis son bureau des discrètes éditions Montenotte, vient de dépasser les 82 ans, participe avec ses copains des JOP (les joyeux octogénaires parisiens) à de plaisants déjeuners qui lui permettent d’échanger avec eux de belles leçons de vie, de vider de […]...
Le titre, poétique et nébuleux, résume une bonne partie du livre. La mer Noire évoque la Roumanie, où est née l’auteur, son héroïne, sa mère, celle de l’héroïne, dont on image qu’elle représente son double. Les Grands Lacs désignent eux le Congo Kinshasa, autrement dit le Zaïre ou, pour faire plus actuel, la RDC, pays […]...
Voilà un Paris insolite aperçu depuis le ciel, à vol de drone, que deux frères, observateurs passionnés et techniciens experts, revisitent avec malice. A toute heure du jour, avec une prédilection pour l’entre-deux, l’heure close, le « chien et loup« , la lumière douce, les couleurs tendres. Y transparaît, à travers cent cinquante clichés splendides, une capitale […]...
La couverture empruntée à Edward Hopper, comme le thème (un écrivain en résidence dans une maison d’écriture du nord de l’état de NY) peuvent faire songer à un avatar de Joël Dicker. Mais on échappe vite au pastiche. Le héros est français, il se nomme Jacques Cascade, est invité six semaines dans le beau domaine […]...
Courageux, sans fard, libre, bouleversant : ce sont les termes qui s’imposent une fois achevée la lecture de ce livre/aveu. Gilles Paris, attaché de presse reconnu et aimé dans le monde des livres, auteur à succès de l’Autobiographie d’une courgette et du Vertige des Falaises, s’y raconte comme jamais, s’y offre à découvert, s’y met […]...
Ses gentils « monstres » ? Il s’appellent Depardieu, Bardot ou Delon, Schwarzenegger, Charlotte Rampling ou Harvey Weinstein, Jacques Chirac, Giscard, Macron (Emmanuel, mais aussi Brigitte), Juppé, Fillon ou Seguin – mais, curieusement pas Sarko – , Drucker, PPDA, FOG, Stéphane Bern ou Laurent Ruquier, Patrick Bruel ou Charles Aznavour, Pigasse, Messier ou Bernard Arnault, sans oublier […]...
Les Popper ? La famille de Serge, de son cadet Jean, de sa sœur Nana. La mère, Marta, qui vient de disparaître, les renvoie à eux mêmes. Jean raconte, leurs enfants se révoltent, Nana renâcle, Serge, lui, râle, se rebiffe. Pour cette tribu de juifs ashkénazes d’origine hongroise, le mal-être est une manière de fonctionner […]...
« Apeirogon » : « figure géométrique au nombre infini de côtés« . Une belle et savante métaphore pour la paix au Proche-Orient. Colum McCann, qui est irlandais et sait que dans son pays d’origine une longue guerre civile entre des ennemis irréductibles s’est soldé par une paix surprise, se penche sur le conflit israélo-palestinien à travers deux figures […]...
Ne vous laissez pas « avoir » par le titre ni par la bande annonce inspirée d’un « diner » à Miami : cet ouvrage est grave, humain, profondément humain, comme tout ce qu’écrit Emilie Turckheim. On doit à cette dernière un journal consacré à son accueil en famille d’un réfugié afghan (« le Prince à la petite tasse »), mais […]...
Ces « romans d’avant« ? Trois fictions plutôt brèves, drôles, vives, cultivant le malaise d’être comme un bel art, avec des personnages qui pourraient être de vieux copains ou des ennemis intimes, des femmes forcément fatales, un ton mi-grave, mi-tendre, un brin moqueur, doux-amer, qui nous donnent des bouffées de nostalgie, révélant un style cursif, vif comme […]...
Denis Tillinac : voilà un auteur que je suis depuis l’origine, autant dire depuis « Spleen en Corrèze » (en 1979), à qui je peux me vanter d’avoir fait obtenir feu le prix Libre pour l’admirable « Bonheur à Souillac » – c’était en 1982, autant dire une autre vie! Depuis, Denis a essaimé une cinquantaine d’ouvrages, essais, professions […]...
Quand Jean-Marie Rouart s’amuse, il songe à De Gaulle, à la France Libre, se met dans la peau de Jean d’O, à qui il a consacré au moins deux livres « Ne pars pas avant moi » et le « Dictionnaire Amoureux de Jean d’Ormesson« ), n’oublie pas relire de « la Gloire de l’Empire » et « les Illusions de la […]...
Gourmets de France et d’ailleurs, connaissez-vous Joseph Favre (1844-1903)? Natif de Vex en Valais, apprenti en cuisine au Grand Hôtel de Sion, voyageant, hors Suisse, en France, en Allemagne et en Angleterre, auditeur libre en médecine à l’université de Genève, installé en banlieue parisienne, flirtant avec les anarchistes, devenant un honnête de son temps, lançant […]...
Connaissez-vous la différence entre Fest-Noz et Fest-Deiz, la signification du Gwenn Ha Du (le drapeau d’Hermine), les diverses cousines de Bécassine ou encore les divers qualificatifs et autre clichés légendaires attribués, hors Bretagne, notamment du côté d’Epinal, au Breton tels que « têtu, peu bavard, fêtard, vieux jeu, fantasque », sans omettre qu’il ferait « partie d’une mafia, […]...
Une Bretagne vagabonde, littéraire et venteuse, maritime et gourmande, magique et ensorcelée, tel est le pays qu’évoque Patrick Poivre d’Arvor, natif de Reims, mais dont les racines et l’esprit sont bien ancrés entre Quimper et Trégastel, Vannes et Saint-Malo, qui n’oublie ni les villes (Rennes ou Nantes), ni les forêts (telles Huelgoat et Bocéliande). Xavier […]...
Le Buveur de temps est le titre d’un des premiers romans de Philippe Delerm, que nos lecteurs connaissent bien. Sous ce titre sont rassemblés les romans et récits de l’auteur à succès de La Première Gorgée de Bière. Sundborn ou les jours de lumière, Autumn ou la Bulle de Tiepolo, hommages aux peintres de Suède, […]...
Un livre insolite, curieux, intelligent, maicieux et distancié, qui n’est jamais où on l’attend, parle de cuisine et de création, mais ne délivre pas de recette, interroge des acteurs de la cuisine, mais souvent ceux de l’ombre. Ainsi Julien Alvarez, le pâtissier du Bristol, Claire Habchi, la cheffe du musée des Beaux Arts de Nantes, […]...
Grâce à l’association des amis d’Yves Navarre, son opiniâtreté, comme sa fidélité, l’oeuvre du prix Goncourt 1980 (pour « le Jardin d’Acclimatation ») est rééditée avec science et patience. La beauté de ce second tome saute aux yeux avec son choix de caractères élégants qui semblent reproduire l’édition originale, sinon faire mieux, avec sa palette de judicieux […]...
Journaliste, écrivain, voyageur, flâneur professionnel, gourmet vagabond, hédoniste, bourlingueur, poète bucolique et paysan urbain.