Le Ciel de Paris
« Retour au Ciel de Paris (Paris 15e) »
J’y étais allé au tout début de sa neuve aventure. J’y suis retourné juste pour le plaisir d’un retour à Paris – pile entre deux voyages. Le lieu, qui permet de lorgner le Sacré Coeur et la Tour Eiffel (« qui s’endort debout comme les chevaux« , disait Paul Morand qui résidait à ses pieds et possédait son âge) vaut assurément la découverte et la revoyure. Certes, les meilleures places face à la vitre, qui ont vue sur tout Paris, justifiant l’enseigne, semblent être gardées pour des invités de dernière heure – et qui ne viendront pas. Même si, avec un peu de forcing, on peut s’y loger aisément. Le personnel de salle est prompt, la décoration en grisé fait son effet, les touristes en short y sont nombreux l’été, ce qui est bien normal, mais semblent parqués à fond de salle. Bref, voilà un lieu insolite pour une table gastronomique.
Il est vrai que la cuisine, sous la houlette de l’expérimenté Christophe Marchais, assure avec joliesse. La bonne affaire du lieu? Le menu du midi qui permet de s’en tirer à très bon compte et aussi de déjeuner en express: si vous avez un train à prendre ou des amis de province à traiter en provenance de la gare voisine, c’est le lieu à retenir, malgré la montée au 56e étage. Bref, lancez vous sans crainte.
Crevettes roses sur lit de quinoa rafraîchi à la coriandre, carpaccio de boeuf en mille-feuille de parmesan et sucrine ou encore, en guise de malicieux hors -d’oeuvre du jour, petites crêpes vonassiennes (c’est à dire comme chez Georges Banc, à Vonnas ou presque, en Parmentier) avec son tarama crémeux font des mises en bouche alertes et sapides.
Pour continuer, il y a la caille en crapaudine, avec sa tombée d’épinards et son émulsion de foie gras, le lieu jaune avec sa purée de brocolis ou encore l’impeccable encornet en persillade avec son fenouil confit et aussi, en guise, de plat du jour, la poitrine de veau farcie aux pruneaux (un poil sec, avec ses airs de discrètement réchauffé).
On y ajoute les desserts, comme le joli Paris Brest (mieux que lors de ma première expérience) en trois petits choux – et puis s’en vont ! – avec biscuit friand et mousseline praliné. Ou encore, comme dessert du jour, le clafoutis au cerises et glace vanille. On ajoute que le café est compris dans le menu (38 € en tout compris, vue sur tout Paris incluse), que le château Rahoul au verre fait figure de belle affaire du moment. Bref, on reviendra avec plaisir au Ciel de Paris.
Seul point positif de ce restaurant c’est la vue spectaculaire sur Paris pour le reste vous serez totalement déçu. Le service n’est pas à la hauteur d’un tel restaurant et les mets manquent cruellement de goût et de raffinement. Cerise sur le gâteau le personnel décide discrétionnairement de la fermeture à 00H25 alors que les horaires indiqués prévoient une fermeture à 01H00.