La Cuisine au Royal Monceau
« Paris 8e: une si belle Cuisine »
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La plus jolie table de Paris? Pourquoi pas. Il y a le cadre entre club de gourmets chics et galerie d’art, signé Philippe Starck, réalisée au culot – mais avec quel talent ! – avec ce mélange de tableau, photos, fresques au plafond, canapés de cuir, fauteuils confortables, lampes géantes, murs de bouteilles, table d’hôte. Et puis le service enjoué au service de la cuisine de Laurent André qui évoluant avec grâce, jouant, en sage élève de Chapel et Ducasse, le bon apôtre du produit net et pur. On vous a tout dit ou presque il y a six mois. Mais il y a le fil des saisons, les changements naturels, les idées qui fusent et rusent. Bref, il faut y revenir.
Venez ici goûter le velouté de petits pois et cive, le maquereau « fidèle au vin blanc », le sauté gourmand (de homard, sot l’y laisse, ris de veau) avec ses pâtes mi-séchées et crémées, le turbot « chanté » en tronçon rôti, sa « cabriole » d’épinard, ses condiments à la grenobloise ou le saint-pierre en robe d’écailles de pommes de terre, ses pommes grenailles rissolées, ses artichauts poêlés: c’est net, vif, naturel, ducassien ou, si l’on veut, chapelien.
Le service suit, sourit, les belles viandes enchantent, comme ce filet de boeuf de race normande signé Hugo Desnoyer, bien maturé, piqué de lard paysan, flanqué de ses pommes de terre boulangères à l’oignon confit et de ses pommes soufflées. Royal!
On ajoute les gâteaux et glaces du pâtissier ami Pierre Hermé, comme les mille feuille en sur mesure, les glaces et sorbets bien vus (Ispahan, envie aux griottes, framboises pistachées), même si on aimerait que ces derniers soient turbinés. Bref, une demeure à part. Encore méconnue, pas mise à sa juste valeur. A vous d’en faire l’éloge.