Arcadia

Ezra Kedem au travail © GP

Ezra Kedem est, on le sait, le chef vedette de son bout de venelle non loin du marché Ma’hané Yehuda. Ce rebelle, qui n’a qu’une religion – celle du beau produit – et cuisine pour la paix, est prêt à tout pour livrer le meilleur des potagers d’Israël et des poissons de qualité à un public de supporters ravis. La voilà désormais qui, non content de servir dans son fameux Arcadia, où il officie depuis dix sept ans, oeuvre en one man chaud (et froid) dans la Maison du Pressoir à Ein Kerem.

Bar cru sur feuilles de vignes © GP

Crème de concombre © GP

Chou rave rouge © GP

Dans ce beau village des proches parages de Jérusalem, dédié à St Jean Baptiste, cet ancienne huilerie du couvent des soeurs de N.D. de Sion est devenu un lieu de communication d’échanges entre juifs et chrétiens, mais pas seulement, avec la terre de culture produisant des légumes de qualité. Il y a le grand cube de verre, la beau parquet, la table de bois, symbolique d’un lieu de partage.

Pommes de terre et poutargue © GP

Aubergine et tehina © GP

Graines et radis © GP

Ezra, originaire notamment de Syrie, y propose des repas qui lui ressemble et ont goût de tout le pourtour de la Méditerranée, donnant lieu à une cuisine de sagesse et d’échange, livrant ses cours en ateliers ouverts aux juifs, chrétiens et musulmans. Bar cru sur feuilles de dattes, salade de fenouil, pommes de terre et poutargue, aubergine fumée avec yaourt et tehina, chou rave rouge, crème froide de concombre, graines et radis sont quelques uns des merveilles qui se font jour ici, dans le creuset de son labo lumineux, livrant comme un air de bonheur sur les collines de Judée.

Ezra Kedem et Shalom Kadosh © GP

Partager là un repas avec son copain Shalom Kadosh est comme un instant béni. On est là, bien sûr, comme au paradis, surtout accompagné d’un puligny-montrachet du château de Puligny ou d’un  bourgogne rouge de Lalou Bize-Leroy. Etienne Lepicard, gestionnaire du lieu, en conte volontiers la genèse. Yuval, qui veille sur les vergers proches, est disert autant sur la culture des légumes et de la vigne que sur les sortilèges du talmud. Bref, voilà un lieu de paix et de communication, à la fois chaleureux et complice, comme une approximation toute voisine du jardin d’Eden.

Cuisiner pour la paix © GP