Chez Yvonne "S'Burjerstuewel"

Maria à l’accueil © GP

Yvonne Halller n’est évidemment plus là pour recevoir les convives, dans ce Lipp strasbourgeois où l’on se presse avec plaisir, mais Maria Nowinska, qui fut son assistante et son ombre active, assure, depuis deux décennies déjà, l’accueil avec le sourire dans un cadre inchangé de winstub éternelle. Les lambris patinés, les tables d’hôtes, les trois étages, les petits salons sont rassurants. Mieux, réconfortants.

Presskopf © GP

La bonne nouvelle : l’ancien chef du « Rutsch », Serge Cutillo, qu’on couronna jadis comme winstub de l’année, est désormais aux commandes des fourneaux. Si bien que les classiques maison ont subi un coup de jeune et un coup de frais, veillé de près par Cécdric Moulot, co-propriétaire, entre autres, avec les Burrus du voisin « Croco » et du tout proche « Saint-Sépulcre » (ou « Hailich Graab ») ou encore des « Armes de Strasbourg » (le Stadwappe).

Maki alsacien © GP

De fait, tout ce qui se propose ici est digne d’intérêt, proposé à la carte et sur l’ardoise, l’amusant maki alsacien au foie gras, algue nori, choucroute, cannelle, la divine et fondante tarte à l’oignon, le velouté de potimarron, le presskopf (maison), le joli et si moelleux paleron de bœuf en salade, le skrei (ce cabillaud sauvage et très saisonnier) au safran d’Alsace, le cromesquis de tête de veau avec sa cervelle.

Paleron en salade © GP

On y ajoute la meringue au citron, la splendide gâteau au fromage blanc pu encore le kougelhopf en pain perdu avec son sorbet clémentine corse. Qu’on se rassure : la choucroute ou la « mannerstolz » (la belle saucisse dite fierté de l’homme) figurent toujours au programme. Le choix des vins est vaste, ainsi le muscat (assez rond) de Vincent Stoeffler à Barr, le pinot blanc (un peu plat) de André Kientzler a Ribeauvillé ou, mieux, l’élégant riesling Rosenberg de Barmès-Buecher à Wettolsheim.

Cromesquis dse tête de veau © GP

On n’oublie pas au passage  le pinot noir Burlenberg de Marcel Deiss à Bergheim (un peu sur la réserve, manquant d’ouverture et de parfum, sans doute avec son goût de vieux tonneau en 2017, mais on l’a bien meilleur). Voilà, en tout cas, une maison qu’on adore et qu’on retrouve avec plaisir, car c’est un peu l’esprit du Strasbourg gourmand qu’on s’y cache.

Gâteau au fromage © GP