La Table de la Réserve
« Beaulieu-sur-Mer : Roucheteau côté bistrot »
Retour au bistrot chic de la Réserve de Beaulieu, pour notre correspondant de la Côte d’Azur, Alain Angenost, habitué du lieu…
Arrivé au dernier trimestre 2019 pour prendre en mains les cuisines de la cultissime Réserve de Beaulieu de la Delion Family, le MOF Julien Roucheteau, ex chef doublement étoilé du Lancaster à Paris, y réalise de merveilleuses créations culinaires inspirées de son environnement immédiat. Depuis son installation, Jean-Claude et Nicole Delion, les patrons, profitant des périodes dues aux confinements comme aux fermetures hivernales, ont entrepris, après la création d’un spa de toute beauté, les travaux d’embellissement de la partie hôtellerie, du Restaurant des Rois, des salons de et de la réception.
À la réouverture en mars 2022, on pourra découvrir les dernières chambres et la suite de prestige refaites à neuf ainsi qu’un patio avec sa nouvelle identité. En attendant, c’est à La Table de la Réserve que ça se passe. Depuis le départ de sa cheffe Anne-Sophie Sabini pour un futur challenge à découvrir dans les prochains jours, Julien et son second Baptiste Limouzin avec Paola Nadal qui est ici en apprentissage ont aussi repris les commandes dans un nouveau décor alliant tradition et modernisme, non sans chaleur.
En salle, ça coule de source avec le service géré par Feth Bougzouani avec le renfort de Marie Bianco-Levrin aux petits soins pour une clientèle qui y a pris ses habitudes en toute saison. Une bistronomie couleur azur se dévoile sur une carte qui colle aux saisons avec ce je ne sais quoi venu d’ailleurs, et se traduit par l’œuf bio parfait, le velouté de cucurbitacées aux influences italiennes, le poireau brûlé à la vinaigrette thaïe et son yaourt acidulé, sans oublier le sébaste grillé dont la chair rappelle celle de la dorade, avec sa patate douce à la moutarde de Meaux et sa petite cocotte de fregola sarda aux champignons blancs, sarriette et parmesan, plus ketchup de kaki.
On ajoute le filet de cannette au poivre de Kampot rouge, ses salsifis dorés, oignon rouge croquant et une gourmande joue de bœuf en daube provençale et son gratin de pommes de terre au citron confit, tout deux présentés en cocotte en fonte signés Staub. En dessert, la tarte Tatin et l’entremet chocolaté, choisi sur plateau, en direct de la vitrine, invitent immanquablement à une promenade digestive en bord mer voisinant le palace endormi pour l’hiver. Vivement le printemps !