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Staub & Pudlo aiment les bistrots ! Chaque mois, en partenariat avec Staub et ses cocottes emblématiques, partenaire des Chef(fe)s d'aujourd'hui et de demain, amoureux des bistrots, des hommes et des femmes qui les font vivre et les réinventent au quotidien, Gilles Pudlowski vous dévoile un bistrot coup de cœur à Paris ou ailleurs. Au menu : saveurs, authenticité, partage, excellence, convivialité, art de vivre enraciné et revisité pour des plats bien mijotés et une adresse à ne pas manquer.

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L’Opportun

« Le Bistrot du Mois – Paris 14e : Morgane, reine du bouchon parisien »

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Article du 20 janvier 2022

Morgane Alzerat, avec son père Serge © Maurice Rougemont

Morgane Alzérat est une enfant de la balle. Cette reine du bouchon parisien, est quasiment née dans l’affaire créée par son père il y a un quart de siècle à l’ombre de la tour Montparnasse et non loin de la gare, après son déménagement de la place de Catalogne. Les écrivains, les journaleux, les intellos rive gauche venaient s’encanailler à l’Opportun, boulevard Quinet. Serge Alzérat, natif de Paris, mais originaire de Roanne, s’était inventé un personnage de patron de bouchon à lyonnaise, râleur et gueulard au grand coeur, spécialiste du « dépistage de la pépie » et de la « prophylaxie de la soif »,  « beaujolothérapeute« , soignant ses clients atteint de coup de blues à coups de beaujolais-villages, de morgon, de fleurie, de régnié, de juliénas, de brouilly, de moulin à vent et de chiroubles.

Le décor © Maurice Rougemont

Morgane, sa digne fille, qui a hérité une bonne part de ses talents, de sa générosité et de sa faconde, mais conférant aux mets qu’elle sert un doigté féminin en sus, a repris le flambeau avec brio. Il arrive à Serge d’être encore présent quand les vieux de la vieille sont là et de retour dans ce bouchon sans façon, comme s’ils reprenaient place dans un territoire d’enfance. En se racontant les mêmes histoires, en se partageant le beaujolais de l’amitié, en goûtant l’exquis régnié du domaine des Braves si bien nommé, titrant tout de même 14,5° pour le 2020. Mais, comme dit Serge, « quand on aime, on ne compte pas... »

Morgane Alzerat © MR

Morgane, plus discrète que papa Serge, est davantage en cuisine qu’en salle, s’affaire à réactualiser le répertoire maison sans le dénaturer. Aux salades lyonnaises habituelles, avec lentilles et lardons, cervelas et moutarde, s’ajoutent une « version partage » du tablier de sapeur (la panse de veau panée ou si,  l’on préfère, le gras-double), format allumette, avec gribiche et moutarde violette pour tremper, ou encore ce « duo du marché » où le gâteau de foies de volaille à la lyonnaise jouxte le « houmous » de haricots tarbais avec magret fumé. Tonique et rafraîchissant !

Ris de veau persillés, salsifis et topinambours © MR

Un repas dans cette ambassade joyeuse du pays des gones qui se présente, sur la carte, comme « un peu de Lyon à Paris« , débute toujours par le joli saucisson de Bobosse à Saint-Jean-d’Ardières, avant d’embrayer avec des plats de résistance comme on les aime façon tête de veau sauce gribiche, tendre onglet de boeuf aux échalotes, ou, mieux encore, de veau, plus ris de veau croustillants persillés, salsifis et topinambours ou encore rognon de veau (pour lequel elle révèle son bon « truc de mijotage » en cocotte : le parer du gras qui entoure les rognons et s’en servir comme élément de cuisson, ce qui leur confère moelleux et goût), servi avec son beurre aux échalotes, sa pomme purée.

Rognon de veau façon grand-mère © MR

A noter que le rognon de veau servi en belle portion, bien rosé (qu’elle sert aussi en cocotte avec pommes grenailles et lard) est sagement tarifé 18 €, ce qui en fait l’un des sommets du genre à Paris au registre du rapport qualité/prix. On ajoute que Morgane bichonne aussi ses douceurs, comme la crème brûlée, la tarte aux pralines rituelles, l’oeuf en neige … aux pralines roses comme à Lyon et la coupe glacée au muscat (pêche de vigne, fraise, basilic, poivre de Sichuan).

Tarte aux pralines roses © MR

Et qu’on achève ici volontiers avec un coup d’armagnac de Laubade de huit ans d’âge, avec son nez de vieux pruneau, histoire de sceller là le sceau de l’amitié et d’accorder à la demeure la médaille du bien-vivre à la « Mère Morgane ». Santé à tous, bel appétit et large soif!

La mère Morgane ©  MR

L’Opportun

62, boulevard Edgar Quinet
Paris 14e
Tél. 01 43 20 26 89
Menus : 25 (formule), 30 €
Carte : 45-65 €
Fermeture hebdo. : Dimanche
Fermeture annuelle : Trois semaines en août
Métro(s) proche(s) : Edgar Quinet, Montparnasse
Site: www.opportunparis.com

A propos de cet article

Publié le 20 janvier 2022 par

L’Opportun” : 2 avis

  • MAUGEE

    Un régal des papilles dans un endroit chaleureux. Très très bonne soirée

  • Gabriel

    Le site du restaurant est : http://www.opportunparis.com
    Celui cité ci-dessus renvoie vers un improbable restaurant thaï…

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