Le Refuge
« Megève : les p’tits bonheurs du Refuge »
Ce fut jadis le Chaudron, puis le Refuge – qui fut un temps la bonne annexe sympa et pas chère du voisin Nano de la Sauvageonne. On connut et vanta le lieu à l’époque de Franck Soyer, ancien de Tarridec et Rochedy, qui donna sa tonalité bistronomique à la demeure, qui fut aussi un self – mais c’est une autre histoire. Le duo d’anciens de chez Georges Blanc, Frédéric Desmurs, le chef exécutif, et Antoine Maillon, l’éminence grise, qui ont créé le groupe « The Kitchen Friends », ont eu la sagesse de ne rien toucher à l’esprit du lieu, qui garde son air de chalet de toujours, ses tables bien espacées, sa cuisine apparente, ses gros couteaux Opinel gravés au nom de l’établissement et sa carte sage dans le goût régional.
Il y a même de l’esprit Blanc ici même avec des plats de l’Ancienne Auberge à Vonnas revus et corrigés sur le mode savoyard par le jeune et nouveau chef, Roméo Garcia, 27 ans, ancien précisément de Georges Blanc et qui donne du tonus aux plats de toujours. On se régale là avec les grenouilles fraîches joliment persillées, les escargots mijotés et gratinés au fromage d’alpage, le velouté de panais à la truffe noire melanosporum, l’omble chevalier croustillant avec sa sauce hollandaise citronnée, sans oublier le reine du lieu : la poularde de Bresse AOP à la crème et aux morilles.
On y ajoute des accompagnements gourmands, servis en cocottes séparées, comme la pomme purée et la polenta crémeuse au beaufort. Plus des vins dans le ton du lieu et de la région, comme le vif apremont de Philippe Ravier et le fruité gamay de Jongieux de chez Carrel François et fils aux airs de beaujolais des montagne, tous deux servis au verre.
In fine, on craque pour la brioche perdue caramélisée ou cette jatte de glace vanille servie avec son coulis de fruits rouges, sa sauce chocolat chaud, son craquant sablé breton qui font deux plaisirs d’enfance, avant de céder au coup de « poussette » du génépi offert par la gracieuse Justine Subit, elle aussi ancienne de GB à Vonnas. Un bonheur d’auberge de montagne perdue au bout de sa route, mais qui vaut le déplacement pour le dépaysement gourmand et de qualité.
Excellente adresse en effet, service efficace et souriant.
Ne pas passer à côté de la fondue aux morilles comme du ris de veau meunière.
Bien à vous.