Stresa
« Paris 8e : en terrasse au Stresa »
A renoter sur votre carnet d’or: ce Stresa, classique et chic, traditionnel et indémodable, tel que nous l’aimons, mais, cette fois, avec sa terrasse élargie sur la mince rue de Chambiges qui double ainsi les plaisirs. L’accueil des frères Faiola, qui donne au lieu son air de club privé pour copains rieurs et gourmands, la cuisine fine, sage, sérieuse, précise, mais sans chichi avec ses produits au top, ses vins de soif, rigoureux et réguliers (comme l’exquis chianti de la Tenuta Sante-Dame signé Ruffino qui se boit à la régalade, mais le Peppoli d’Antinori n’est pas mal non plus) : voilà une trattoria de luxe propre à faire oublier toutes les crises et toutes les pandémies.
Aux commandes, cinq frères – Toni et Claudio, les jumeaux, Rinaldo et Lucio, qui animent avec eux la salle, mais aussi Marco et le neveu Rinaldo, ces deux derniers aux fourneaux – qui s’affairent au bonheur de chacun. Et se relaient sans se brusquer entre le comptoir, la cuisine, la jolie salle aux airs années 1950, avec ses banquettes de velours rouge, ses boiseries patinées par le temps, ses Å“uvres d’art (certaines signées César ou Arman), ses maquettes de Ferrari, ses photos d’avant, qui possèdent leur vrai charme suranné, intemporel, donc indémodable.
Le programme gourmand identique à lui-même est, pour tout dire, d’une royale simplicité, mais sans nul simplisme. Ainsi cette divine mini-pizza, si fine, aux truffes noires, la belle assiette de jambon de Parme, les délicates courgettes fleurs farcies, les spaghetti à la semoule de blé dur, ail, huile d’olive et piment (aglio, olio e peperoncino), les rituelles linguine alle vongole, aux palourdes, qui, ces temps-ci s’agrémentent de poutargue, avec leur fin jus aillé, simplement parfaites.
On n’oublie pas le Spritz Apérol en apéritif, qui, dès l’abord vous transporte quelques part entre le lac Majeur ou celui de Côme et à  Sienne et à Venise, place Saint-Marc, ou à Rome, côté piazza Navona, plus la divine salade de pêche, la légère panna-cotta aux framboises, à peine tremblotante, ou encore le crémeux et suave tiramisu au café. Voilà bien la maison du bonheur… qui mérite qu’on attende patiemment sa réouverture le 24 août, la terrasse en fête.
Nous vous souhaitons une très bonne rentrée.
Bon courage à vous tous.
A bientôt.
Daniel et Nadine Gabillaud