La Petite Plage
« Saint-Tropez : le triomphe de la Petite Plage »
C’est un succès qui dure. Mieux: un triomphe. Alors que Saint-Tropez s’ébrouait après un long confinement, cette vraie fausse Petite Plage faisait complet, dans une atmosphère gaie, bruyante, sans coup férir. Le secret : un accueil de charme et un service efficace sous la houlette d’Aurélie Braghetto et une carte signée Eric Fréchon, avec une équipe du groupe Brémond/Famose, qui exerce l’hiver à Megève, à la Ferme Saint-Amour, dont on vous a parlé en saison de neige.
Même sérieux dans les assiettes, simples et sophistiquées, belles et bonnes, avec une cuisine qui joue ici la Méditerranée avec malice et enthousiasme, sans négliger les clins d’oeil à la mode. Bref, du Fréchon pur et dur, jamais aussi bon que lorsqu’il fait « popu avec chic ». On sait qu’il y réussit admirablement à Paris au Lazare et au Drugstore. On retrouve ses plats signatures, des versions simplifiées de quelques de ses mets du Bristol, comme le fameux poireau « brûlé », cuit entier sur le grill, aux coquillages pourvu ici d’une vinaigrette mimosa et de quelques copeaux de poutargue : un chef d’oeuvre du genre.
Quelques classiques de la cuisine tendance se mêlent aux idées de toujours. On peut tiquer sur les œufs mayo aux truffes dits « Saint-Tropez » qui n’apportent pas grand chose, sinon de faire monter le prix (36€!). Mais rien à redire aux superbes palourdes gratinées au beurre persillé, huîtres au vinaigre de sakura, mini pizzetta en amuse-gueule à partager, carpaccio de loup a l’huile d’olive, sériole marinée au ponzu et piment jaune, cabillaud et légumes cuits vapeur, carpaccio de filet de bœuf au tandoori, menthe et yaourt, gnocchi aux coquillages, girolles et asperges, ou encore exquis cheeseburger dit « petite plage » présenté sous cloche, servi avec ses pommes allumettes.
Derrière cette réelle maîtrise de plats dispensés comme à la parade dans un cadre de cabanon de plage (avec sable!), face au port, se cache un excellent maître-queux lorrain de Sarreguemines, cousin de Miche Roth, Yannick Megel, qui connaît la musique. Et les vins, comme le bien joli rosé du domaine de la Rouillère, sont au diapason. On ajoute que les desserts constituent une divine surprise, comme le remarquable soufflé au Grand Marnier, le joli fraisier en transparence et sorbet fraise, la splendide espuma de chocolat Nyangbo aux noisettes caramélisées, jouant sur le contraste amer/crémeux/croquant, l’emblématique baba au vieux rhum géant avec sa chantilly vanille, enfin le « crazy pot », comme au Mini-Palais à Paris, avec crème et guimauve aux fruits rouges et noirs. Vive cette Petite Plage si gourmande!
Retour a une cuisine que l’on aime, bravo et à bientôt.