A la Fontaine Gaillon
« Paris 2e : le retour de Marc Veyrat à la Fontaine Gaillon »
Marc Veyrat © DR
C’était la maison de Gérard Depardieu. C’est devenu celle de Marc Veyrat, sous la houlette du groupe Moma (Manko, la Gare, Lapérouse, Noto, Rural, Victoria 1886…). Cela commence à peine. Mais le lieu séduit déjà, avec ses salles rénovées dans l’ancien hôtel particulier imaginé par Jules Hardouin-Mansart en 1672 pour le sieur de Frémont, gardien du Trésor Royal. Le lieu, qui fut aussi la demeure du Maréchal duc de Lorges, puis de la princesse de Bourbon-Conti, fille des amours infidèles de Louis XIV et de la duchesse de Vallières, abrita quelques films célèbres dont « l’Etau » d’Hitchcock, qui y tourna une scène capitale avec Philippe Noiret et Michel Piccoli en très dignes espions à la française, dans le beau salon de la Michodière…
Cassolette de crustacés © GP
Côté assiettes, les réjouissances sont fort soignées: foie gras et rillettes de poisson en amuse-gueule, cassolette de crustacés sauce bisque, grenouilles sautées aux parfums de réglisse ou encore rattes et caviar avec une généralissime crème fouettée en judicieux préliminaires. Et encore saint-jacques cristallisées, purée de dattes, émulsion de citronnelle et salade de cresson et splendide couplet sur le thème de l’agneau de race alpine, le carré rôti au thym, flanqué d’une purée de carottes au carvi et de grosses frites genre pommes Pont Neuf.
Saint-jacques cristallisées © GP
On boit là dessus le bourgueil de Lamé-Delisle-Boucard à Ingrandes-de-Touraine ou le côtes du Rhône de Christophe Semaska à Ampuis, avant de craquer pour le baba à la chartreuse verte ou la grosse profiteroles au chocolat. Vive Veyrat à Paris !
Baba à la chartreuse © GP
Le lieu rénové a de l’allure, c’est sûr. Mais dans les assiettes, ça n’est guère reluisant et plutôt morne. Définitivement trop cher pour ce que c’est, même pour le menu déjeuner. Heureusement, l’accueil courtois avec un sens commercial certain masque un peu cette impression de se faire avoir.