L'Office
« Paris 9e : l’Office rebondit »
Voilà une maison étonnante, qui change de patron (on est au 3e au compteur), comme de chef (on ne compte plus), mais qui retombe toujours sur ses pattes. Le dernier boss en date, Charles Nikitits, a été barman au Royal Monceau dans une vie antérieure. Et le cuisinier, le jeune et brillant Charley Breuvart, a œuvré chez Jean-François Rouquette au Pur du Park Hyatt Vendôme sans omettre deux saisons au K2, l’un des deux étoiles discrets de Courchevel. Autant dire qu’il connaît son affaire.
La carte des vins, bâtie avec malice par Gwilherm de Cerval qui fut sommelier au Royal Monceau (où il connut l’ami Charles) et au Ritz, a du répondant et tout ce qui est servi en guise de plat du jour ici est digne d’intérêt et, pour tout dire, guère loin de ce qu’on trouve dans une table étoilée, le chichi en moins. On relève ainsi le splendide foie gras de canard au naturel à partager, la raviole de brousse au coulis de cresson et parmesan, comme les gambas croustillantes en papillote, avec fregola sarda, sauce bisque qui font des entrées pimpantes.
Il y a encore le maigre snacké avec son céleri, ses topinambours et son jus coquillages, à plus le classique filet de bœuf Wellington, avec sa fine croûte, sa duxelles, sa purée de pommes de terre rattes, sa salade d’herbes, sa sauce champignons qui sont pile poile. On y ajoute le fringant gewurz VT (vendange tardive) de chez Trimbach à Ribeauvillé, parfait sur le foie gras, le rubicond rouge syrah Petit Ours en côtes du Rhône du vigneron aux doigts d’or Mathieu Barret.
Et l’on n’omet pas des desserts séducteurs, comme le cheese-cake au coulis de mangue et passion, plus noix de coco ou la tartelette au café, chocolat et nougatine. L’addition demeure celle d’un bistrot tendance, le cadre est simple mais charmeur avec ses tables de bois, son comptoir-desserte. Bref, allez-y de notre part, vous ne serez pas déçu! Chartreuse verte VSOP et bas-armagnac signé Darroze sont là, en sus…