Emporio Armani Caffè
« Paris 6e : les charmes doubles d’Armani »
Il y a désormais deux Armani, qui jouxtent Lipp face au boulevard Saint-Germain : une trattoria moderne prolongée d’une terrasse, qui sert non stop au rez de chaussée, et le gastro étoilé dans les tons sobres et grisés au premier avec sa vue sur les Deux Magots et l’église St Germain-des-Près. Les têtes pensantes sont les mêmes, avec Massimo Mori en animateur zélé – qui tient aussi sa propre maison à la Bourse, à l’enseigne de Mori Venice Bar -, Massimo Tringali en chef rigoureux, plus Sebastianio Cirasa en maître d’hôtel alerte et malicieux.
Au programme : l’Italie heureuse avec plus de sophistication au premier et de la simplicité rayonnante au rez de chaussée. L’arancino au safran et tomate, la mozzarella légèrement fumée avec son pain « friselle » aux tomates jaunes du Vésuve, les artichauts frits à la juive, comme chez Piperno à Rome, le classique vitello tonnato font des antipasti de grand charme.
Et le grand opéra des pâtes est là comme une représentation exacte. Ainsi, les linguine alle vongole e botarga (aux palourdes et poutargue), les spaghetti Cavaliere Cocco aux gambas rouges de Mazara, estragon, œufs de thon de la Méditerranée ou encore en version cacio pepe (fromage et poivre), pointus, francs de goût, tous parfaits de cuisson, justes de ton et sans bavure.
La carte des vins est un poème offert à l’Italie heureuse, comme le chianti classico Badia a Passignano du divin Marquis Antinori en Toscane ou le spritz avec l’apéritif Contratto à l’ancienne. Les desserts, inventifs (perle de vanille et chocolat blanc, coeur aux agrumes de Sicile, sorbet à la pomme verte et basilic) ou traditionnels (glaces turbinée minute au chocolat Chuao et vanille) font plaisir sans manière. Voilà un Armani qui double ses charmes avec classe.