Quedubon

Marc-Antoine Surand au service © GP

C’était la table de Gilles Bénard, créée par lui pour son fils, qui fut un lieu de fête et de vie, ranimant, au bout des Buttes Chaumont, à quelques pas de la sortie du métro éponyme, une rue grise. C’est désormais la demeure de Marc-Antoine Surand, qui fit florès dans l’événementiel et tint table sur péniche (Mademoiselle, jadis, au Pont Marie), choisit les vins avec sûreté et propose les mets vifs, piquants, fort bien assaisonnés de la jeune Laetitia Noury, passée dans de grandes tables, comme dans des bistros de qualité (la Tour d’Argent, Marguerite, la Robe et le Palais).

Carpaccio de saint-jacques © GP

Le lieu a du chic avec ses tables en métal, son comptoir d’entrée, ses tons grisés. Le menu du jour sur ardoise est une grandissime affaire (ce midi langue de veau sauce gribiche, encornet grillé, sauce vierge et riz pimenté, jolie tarte au citron). Les propositions fusent, les abats sont rois (cervelle meunière aux câpres, ris de veau croustillant aux pommes grenailles), les vins sont malicieux (le menetou salon blanc d’Henry Pellé à Morogues, le vif côtes du rhône rouge la Réméjeanne, plein de fruit et chaleur, pour se marier avec tout ce qui se livre ici, assaisonné avec entrain.

Ris de veau croustillant aux pommes grenailles © GP

On aime l’ambiance, le lieu, les idées qui changent. Et le public de gourmets/gourmands (on y a vu Michel Oliver, 86 ans, et toujours fringant !) visiblement heureux d’être là. Des saint-jacques en carpaccio, un lieu jaune aux légumes sautés, le pied de veau marié à ma queue de bœuf et, in fine, une jolie soupe d’ananas montée comme un sabayon au rhum et lait de coco : voilà ce qui vous attend là comme un pur bonheur à saisir.

Tarte au citron © GP