Erckmann-Chatrian
« Phalsbourg : du côté d’Erckmann-Chatrian »
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Pour ceux qui ont oublié de lire l’Ami Fritz, ou ceux qui ont la mémoire qui flanche, aidons les avec ces quelques phrases issues du roman le plus populaire du fameux duo lorrain, pro-alsacien, Emile Erckmann et Alexandre Chatrian, natifs de Grand Soldat et de Phalsbourg, fêtés ici même. « Est-il rien de plus agréable en ce bas monde que de s’asseoir, avec trois ou quatre vieux camarades, devant une table bien servie, dans l’antique salle à manger de ses pères ; et là, de s’attacher gravement la serviette au menton, de plonger la cuiller dans une bonne soupe aux queues d’écrevisses qui embaume, et de passer les assiettes en disant : « Goûtez-moi cela mes amis, vous m’en donnerez des nouvelles ».
(…) Et quand, à la cinquième ou sixième bouteille, les figures s’animent, quand les uns éprouvent tout à coup le besoin de louer le Seigneur (…) quand d’autres parlent de chasse, d’autres de musique, tous ensemble en s’arrêtant de temps en temps pour éclater de rire : c’est alors que la chose devient tout à fait réjouissante, et que le paradis, le vrai paradis, est sur la terre. » (Erckmann-Chatrian, l’Ami Fritz)
Ce prélude littéraire pour rappeler que la maison qui leur est dédiée à Phalsbourg sur la vaste place d’Armes mérite plus que jamais la visite sous l’égide des Richert. Certes, Roland Richert a pris officiellement sa retraite, mais il assiste encore le jeune Frédéric Metzger, strasbourgeois ancien des Douceurs Marines à Romanswiller et de Jean-Marie Gauthier au Palais à Biarritz, présent là depuis une décennie déjà, qui joue la carte de la tradition mêlée aux idées du moment. Tandis que Netty semble toujours douée d’ubiquité, maitrisant avec élégance et entrain le service dans ses trois salles.
Au menu du moment, foie gras chaud aux clémentines, saint Jacques aux chou-fleur et agrumes, risotto aux légumes d’hiver, ris de veau, salsifis et truffes avant l’exquis mariage du chocolat et du citron en version vegan. On ajoutera que le joli et sec pinot gris 2017 du beau-frère Jean-Bernard Siebert à Wolxheim (et frère de Netty), le voluptueux monthélie « sous Roches » de Louis Jadot, dans sa plénitude en 2014, avant le coup de kirsch d’Alsace estampillé Wolfberger font des escortes dignes de l’Ami Fritz cité plus haut.
Et pour ceux qui s’inquiéteraient de savoir si les classiques maison figurent toujours au rendez-vous, sachez qu’un chapitre de la carte leur est consacré, avec le foie gras d’oie, les hors d’oeuvre riches et le demi homard, la cassolette de sole aux girolles, le tournedos Rossini et l’entrecôte Vieux Strasbourg. La belle maison!