Hostellerie Bellevue
« Obersteigen : le classicisme bienveillant du Bellevue »
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Cette grande maison de villégiature, qui veille sur la frontière hypothétique entre Lorraine et Alsace vers le rocher de Dabo, à deux pas de sa chapelle de pèlerinage, on la connaît depuis des lustres. Les Urbaniak la gèrent avec gentillesse depuis près d’un siècle. Jérôme, dernier du nom, représente ici la 4e génération veillant sur l’hôtel avec sa façade repeinte en jaune, son spa, ses chambres d’honnête confort, sa salle à manger cossue, sa terrasse d’été.
Les promenades en forêt sont innombrables alentour, pratiques pour la digestion. Quant au bon frichti maison, il est assuré avec sérieux par Sébastien Henry, qui travailla jadis chez Mathis à Sarrebourg et au Soldat de l’An II à Phalsbourg, et joue ici le classicisme soigné avec componction. Petit tartare de boeuf fort bien assaisonné en amuse-gueule, carpaccio de saumon aux agrumes et glace à la sauge, pâté en croûte de volaille ou velouté de courgettes de saison font des entrées bien vues.
Le choix de vins maison est riche dans toutes les régions, entre Beaujolais, Bourgogne et Bordelais, mais l’Alsace, avec le muscat d’Arbogast à Traenheim et le pinot noir de Loew à Westhoffen, assure avec joliesse. Les plaisirs carnassiers d’un filet de boeuf béarnaise avec son gratin dauphinois ou de rognons de veau à la moutarde avec ses spaetzle sont sans faille. In fine, on ne fait pas l’impasse sur le kougelhopf glacé légendaire, même si la « pyramide » au café (mousse, chantilly, glace, gelée) vaut son pesant de gourmandise.
Question au Michelin, qui omet de signaler la demeure, depuis trois éditions: n’est ce pas là le meilleur rapport-qualité prix de la Petite Suisse – auquel le bib gourmand irait comme un gant ?