Là-Haut
« Suresnes : c’est là-haut que ça se passe »
Cela s’appelait Les Jardins de Camille, ce fut jadis la Ferme du Mont Valérien. Hakim Gaouaoui, à qui on doit quelques belles tables de banlieue (Saperlipopette, l’Escargot 1903, tous deux à Puteaux, Macaille à Suresnes, c’est lui), a imaginé ce « bistrot d’altitude », confiant les clés des fourneaux à une vieille connaissance, Philippe Legendre, qui fut le maestro magicien MOF du Cinq au George V, après avoir exercé dix huit ans durant chez Taillevent.
Le lieu a été bouleversé, chamboulé, embelli, agrandi, quoique sans excès, avec son salon au rez de chaussée, sa cave table d’hôte au sous-sol, son comptoir signé Nectoux, sa table au premier, ultra-panoramique, qui a vue sur la tour Eiffel et les toits de la capitale façon carte postale. Côté cuisine, on joue là, avec talent, le grand classicisme revisité avec talent: divine soupe de poisson avec ses aériens croûtons à la tapenade, cannelloni de tourteau, boudin de homard, bar aux petits pois, asperges, morilles ou encore tourte de pigeon au foie gras.
C’est net, précis, sans bavure et côté vins le haut-médoc Diane de Belgrave passe là dessus avec l’évidence du naturel. En issue, vacherin glacé aux fruits exotiques servis dans une coupe ou joli paris-brest avec sa glace praliné sont du cousu main. Et, avec le café, les bugnes glissées subrepticement font retomber en enfance.