Les Pins
« Haguenau : Eric le charmeur »
Si vous comparez les photos d’Eric Fuchs d’aujourd’hui, avec celles d’il y a cinq ans, vous vous direz que cet aubergiste de première force a suivi un régime draconien. Mais comme on voit l’homme sentinelle de ce curieux motel de la route 66 revue en winstub de charme, doublée d’une salle champêtre, trinquer avec les amis de passage, conseiller un mets, goûter un plat, on suggère que ce régime là doit être terriblement efficace et adapté à tous terrains.
Côté salle, la chaleur est là et la nature proche. Côté vins, c’est le bonheur avec une carte pléthorique, tarifée à prix caviste, plus une « taxe bouchon » de 15 €. Bref, on taquine les plats du moment, les belles viandes maturées devant vous et le riesling de Neumeyer sur le grand cru Bruderthal, comme le pinot noir 2012 d’Adam très « bourgogne » et séducteur question fruit – on a bien essayé le grand H d’Albert Mann, mais celui-ci avait un nez rédhibitoire genre basse-cour, dans une année ancienne – 2004 . Reste que tout peut arriver…
On louera les ravioles de foie gras poêlés aux champignons, celles de grenouilles (qui manquent un peu d’ail) au cerfeuil, le magret façon tataki au sésame, avant les fleischnecke de veau, le dos de biche Grand Veneur ou la superbe côte de boeuf extra-tendre du Charolais, flanquée de légumes du jour, frites craquantes, sauce béarnaise onctueuse.
En prime, d’exquis desserts comme l’éclair aux figues avec son pralin aux noix ou les dampfnudel caramélisés aux quetsches avec leur glace cannelle et le service au guéridon orchestré par Madame avec maestria. Eric Fuchs ? L’aubergiste du bon dieu… et un charmeur qui connaît la musique !