Le Procope
« Paris 6e: les belles surprises du Procope »
C’est toujours le plus vieux café de Paris, où Voltaire côtoya Montesquieu, où Lafayette prépara la révolution américaine, où souffla l’esprit des Lumières, où le sicilien de Palerme Francesco Procopio fit connaître le café aux Parisiens. C’était en 1686. On sait que le lieu a changé, eut ses hauts, ses bas. Aujourd’hui, sous l’égide du groupe Bertrand, la demeure semble au beau fixe. Aux salons restaurés, au cadre émouvant et historique, s’ajoutent des mets dans le ton du lieu: anciens et modernes à la fois, riches, généreux, mais cependant bien calibrés, presque légers.
Prenez l’étonnant et fort canaille carpaccio de museau pistaché sauce gribiche avec de la roquette, le frais tartare d’avocat, crabe, crevettes, pamplemousse, le bar aux artichauts, la joue de bœuf et son gratin de macaroni, le suprême de volaille à la crème de morilles et son embeurrée de petits pois ou encore la belle marmite de rigatoni au homard: voilà qui fait l’effet d’une divine surprise. La carte des vins, qui n’est pas avare de belles bouteilles, recèle quelques seconds vins de bordelais à prix point trop bêcheurs comme ce délicieux Plaisir de Siaurac en Lalande de Pomerol qui coule en bouche comme du velours.
On ajoute les desserts malicieusement classiques, qu’on dirait retrouvés (crème brûlée vanille, charlotte aux fruits rouges, vacherin glacé à la mandarine, très digeste, même si son sorbet est un brin duraille). Bref, voilà une maison singulière à redécouvrir. Jolis menus à tous les prix.
exceptionnel, reste avec cette saveur, « d’appétit consommé et une volonté de revenir