Champeaux
« Paris 1er: chapeau pour Champeaux ! »
On vous en a parlé à l’ouverture. On a laissé passer le vent de la mode et les aléas de la chronique. Et nous voilà de retour sous la Canopée des Halles. Le lieu, d’une froideur contemporaine évidente, a pris un brin de patine, l’écran 2.0 qui annonce les plats et les soufflés, s’il est bruyant, amuse plus qu’il ne dérange. Le service est souriant et attentif. Les vins au verre ont du caractère, les plats de brasserie, et même un peu plus, séduisent. Surtout, compte tenu du fort nombre de couverts, ce qui est servi, sous la houlette du bon pro Bruno Brangea, est d’une probité sans faille.
Quant aux desserts, ils sont carrément bluffants, avec quelques pépites sucrées mais pas trop. Bref, nulle raison de ne pas y retourner dare-dare, d’autant que la maison sert à toute heure, que l’accueil y est adorable et qu’on a le sentiment qu’il s’y passe quelque chose en permanence. L’oeuf mimosa (joli, parfait de goût et léger), le céviche de daurade aux agrumes (un joli hors d’œuvre d’été), les tomates multicolores au caillé de chèvre (éminemment ducassiennes) font des entrées en matière de choix, vives et pertinentes.
Au chapitre des mets principaux, on hésite entre le lieu à la grenobloise (parfait dans sa sapidité), le tartare coupé au couteau (un peu épais, peut-être) servi avec des frites exquises en cornet et une bonne salade, la volaille en crapaudine au jus de citron ou les coquillettes jambon. Il y a aussi le croque monsieur à grignoter, le jambon beurre et les terrines à toute heure.
Bref, voilà du tout pour tous sans esbroufe. Le petit chablis de Gérard Tremblay se boit à la régalade avec vivacité, le juliénas château des Capitans signé Georges Duboeuf est d’un fruité sans faille. Pour les desserts, attachez vos ceintures: il y a l’embarras du choix entre le soufflé à la pistache et caramel au beurre salé, l’onctueuse mousse au chocolat (noir), la tarte au citron et sa glace. Champeaux ? Chapeau !