Les Pêcheurs au Cap d'Antibes Beach Hôtel
« Antibes : les Pêcheurs ont la pêche »
Alain Angenost, notre correspondant de la Côte d’Azur, a revisité la demeure des Ferrante au Cap d’Antibes.
Le décor © AA
Le restaurant gastronomique du Cap d’Antibes Beach Hôtel s’est rapproché de sa plage privée pour laisser place à six nouvelles chambres et deux suites. Le nouvel emplacement bénéficie d’une vue de toute beauté sur les îles de Lérins et les contreforts de l’Esterel, dans une ambiance verdurée et un décor épuré. Seul petit problème pour les amoureux de dîners aux chandelles, l’ambiance un peu trop endiablée pour certains du restaurant de plage.
Ludovic, Nicolas et Angelo © AA
En salle Angelo, chef d’orchestre d’un service discrètement attentionné et Ludovic en soliste de la cave, sont les savants compléments de la cuisine du nouveau chef, Nicolas Rondelli. Depuis Francis Chauveau, il en est passé quelques-uns et non des moindres, dont plusieurs Nicolas – de Nicolas Sale, aujourd’hui au Ritz, à Nicolas Navarro, à présent chez lui, mais aussi le MOF Philippe Jego, reparti depuis en Alsace. Nicolas Rondelli est, lui, le petit dernier. On espère qu’il restera plus d’une saison. Juste retour, car c’est ici, auprès de Chauveau qu’il apprit son métier, avant de pratiquer les fourneaux d’Alain Llorca, Michel Del Burgo et Bruno Turbot au Negresco.
Tomates et melon © AA
Chef talentueux de Félix à Cannes, devenu une boutique de mode, puis de l’Hostellerie du Château du Bar-sur-Loup, conservant l’étoile en place, Nicolas Rondelli était il y a peu, celui, exécutif, de Jacques Chibois en sa belle Bastide Saint-Antoine de Grasse Sur sa carte, la Méditerranée flirte avec un soupçon d’ailleurs. Et les saveurs en fête s’en donnent à cœur joie pour régaler le dîner de Juan et Antibes sans prise de tête excessive. Nicolas sait choisir ses produits avec maestria, maîtrise excellemment les cuissons et travaille les alliances de goût avec justesse.
Les langoustines © AA
On goûte ainsi avec plaisir les tomates et melon d’Olivier Campana à l’huile d’olive vanillée servis avec un consommé glacé à la citronnelle, les langoustines juste saisies au crémeux de brocoli et le tourteau aux agrumes, le loup de la pêche du jour de l’ami Tony, comme le saint-pierre au basilic, avec courgettes trompettes et fleur farcie, pâtes papillon aux coques et le quasi de veau au sautoir flanqué d’une polenta artisanale crémeuse aux girolles et cèpes, plus des brocoletti au parmesan. Gourmand !
Le saint-pierre © AA
Suivant le chèvre frais de l’arrière-pays grassois, mariné à l’huile d’olive et un joli mesclun niçois, le pamplemousse en trois façons, sorbet pamplemousse/vanille bourbon et les framboises parfumées à la fleur d’hibiscus, émulsion litchi, crémeux de framboises qui constituent les conclusions craquantes d’un savoureux menu dégustation.
Les framboises © AA
Les prix sont sans surprise, les deux formules sont bien vues, la carte des vins fait le tour de la Provence avec malice, le service a du chic, le panorama sur la Grande Bleue est en prime. Manière de rappeler qu’aux Pêcheurs, le changement demeure pleinement dans la continuité. Voilà toujours une des belles tables azuréennes de l’été.
Une table avec vue © AA
