Le Café des Abattoirs
« Paris 1er: des Abattoirs de charme »
On vous en a parlé à l‘ouverture. Deux ans après, la maison fait le plein, joue les bistrots à part, le lieu vivant. On a presque oublié qu’il s’agit là d’une « annexe » du groupe Rostang. Le gars Michel et ses deux filles Caroline et Sophie gèrent de loin, mais pas trop. Jour de beaujolais nouveau (plein de corps, d’esprit, de fruit, de caractère cette année, titrant 13,5° avec un brio sans forcer, signé du copain Georges Duboeuf), Sophie est là, en compagnie de la souriante Chigusa pour faire goûter le dit-vin, histoire d’arroser des choses savoureuses, un brin canailles, quoiqu’avec chic.
Jambon de Savoie, saucisse sèche de porc gascon, chorizo Bellota précédent la jolie soupe de carotte au lait de coco, les beignets de polenta, le boudin noir aux oignons, le thon mi-cuit, l’araignée de cochon laquée au soja, le tendre carré d’agneau cuit au four Josper, servi avec ses frites, ses pommes grenailles aux champignons ou ses pommes pailles. On ajoute des vins de caractère comme le splendide saint-joseph de Jean-Louis Chave fruité comme l’onde et d’une appréciable longueur.
La crème brûlée très vanillée et la tarte aux pommes caramélisées font des issues de choix. On ajoute la chartreuse VEP épiscopale, savant mariage de chartreuse verte (plus forte) et jaune (plus douce) pour digérer en douceur. Mon pote Jean-François Dérec, qui se délectait là des mêmes mets, faisait son miel de ces plaisirs canailles.