La Casserole
« Strasbourg: la nouvelle Casserole est arrivée »
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Il s’appelle Cédric Kuster, a 28 ans, a été directeur de salle au Crocodile, après sa formation à Rhinau au Vieux Couvent, s’est lancé comme un grand au début de l’été dans le bain de la grande restauration à son compte, avec trois acolytes en salle, trois en cuisine, le tout pour 25 couverts. Le lieu – l’ex Casserole des Girardin qui a retrouvé son nom d’origine – a connu une rénovation salutaire, dans le genre chic, sobre, gris et beige, avec des tables joliment nappées, des fauteuils aux tissus colorés. La carte des vins impressionne, la carte est alléchante.
Le jeune Marc Weibel, 30 ans, natif de Sand, passé à l’Ami Fritz à Ottrott, mais aussi au Crillon et au Plaza Athénée à Paris, mitonne des assiettes qui ont de l’allure. Il joue la fraîcheur, la précision, la netteté, les produits haut de gamme bien dominés. Bref, l’ensemble séduit sur un mode créatif assez « hors terroir ». Avec les tomates mozzarella nouvelle vague en deux temps (nature et glace), le foie gras et sa salade carottes, pour rester dans la région, les langoustines marinées avec sa fine courgette en cannelloni farcie de ricotta, la fine raviole de homard au bouillon épicé à la citronnelle, la volaille de Bresse rôtie sur coffre aux blettes à la moelle avec la fregula sarda en risotto.
Autant dire de la haute couture bien ciselée. Les vins de Bourgogne (meursault d’Anne Boisson) ou d’Alsace (pinot noir Bildstoecklé de Jean-François et Anne Otter à Hattstatt) font des escortes de classe. Les desserts constituent une partie forte, notamment le crumble de mirabelles et glace pistache, le chocolat au lait et noir, les framboises avec gelée de melon au vinaigre à la mauve avec sa mousse fromage blanc et son sorbet verveine. Bref, voilà une demeure qui tutoie d’emblée les étoiles d’assez près.
J’ai pu tester (enfin) le menu découverte(s)…. Un vrai moment de délices… à découvrir sur mon blog : https://blogkapoue.com/2019/05/12/la-casserole-restaurant-strasbourg/
Un nom simple qui vous emmène directement dans la cuisine, le cœur d’une maison.
Mais un dîner à la Casserole est en réalité un véritable voyage au long cours, un voyage gustatif durant lequel vous êtes guidé, accompagné avec simplicité et gentillesse par l’ensemble d’une brigade jeune et authentique, jamais guindée. L’introduction de menus en allemand conjugués à nos impairs avec les petites cuillères des verrines mises en bouche et leurs gressins feuilletés ont marqué les débuts souriants d’une jolie aventure.
Le restaurant est ainsi fait que lorsque la porte se referme l’ambiance est définitivement épurée et pleine de charme. Des petits fauteuils crapaud autour des tables aux nappes blanches et très douces, le gris perle domine et les oiseaux en cristal éclairent et donnent de la transparence aux murs sans fenêtre. La configuration en enfilade accentue l’impression d’une « montée à bord », une plongée sous les mers où le Chef tel Corto transportent nos esprits et nos palais. Les assiettes arrivent comme des tableaux sans cesse renouvelés et leurs farandoles de saveurs distinctes, fines, légères et surtout délicieuses en font une soirée inoubliable.