Hôtel des Deux Rocs
« Seillans: deux rocs de coeur »
Notre correspondant de la côte d’Azur, Alain Angenost, est retourné aux Deux Rocs à Seillans. Suivons-le temps d’une halte champêtre et savoureuse…
On vous a déjà vanté cet attachant hôtel restaurant avec sa fontaine rafraîchissant la terrasse sur sa placette ombragée au cœur de Seillans l’un des plus beaux villages de France. Julie et Nicolas Malsac, qui se sont connus comme étudiants à l’école hôtelière de Lausanne avant de poursuivre chez Troisgros, Bocuse et Guérard, avaient repris il y a neuf ans, une bastide provençale, ancienne demeure nobiliaire pour en faire un hôtel de charme et maison d’hôte.
La décoration fraîchement ravivée de leurs quatorze lumineuses chambres au mobilier amoureusement chiné (Crillon etc.) nous ramène un siècle en arrière, comme les poutres et les murs en pierres du restaurant, parés d’appétissantes photos de victuailles. David Carré, leur chef qui devait leur succéder, ayant porté son choix sur une affaire de pure restauration, ils ont alors décidé de tout reprendre à zéro. Intérieur et extérieur: tout a été rénové et remis aux normes.
Aux fourneaux, Lorenzo Pouillet, formé à la Brasserie du Nord du groupe Bocuse à Lyon, la Maison des Têtes et le Rendez-vous de chasse au Bristol à Colmar, enfin le Maximilien à Zellenberg en Alsace, natif du village, était heureux de revenir dans cette maison où il y avait fait son premier stage.
Sa carte annonce la couleur, façon bistro provençal, avec une pointe voyageuse et du vrai « fait maison ». Burrata dans son jardin, escargots en persillade à la provençale en petits pots, asperges blanches de Provence et jambon italien, tartare de saumon, chips de patates douces, galette de sésame ou filets de maquereau fumés minute, petits pois et fèves fraîches, sauce vierge séduisent.
Il y aussi la souris d’agneau en cuisson de sept heures, laquée au romarin, accompagnée de petites pommes sautées et risotto, le fin carpaccio d’ananas de Margaux, le baba au limoncello de Paul (deux des enfants Malsac) qui se dégustent sans manière. L’ensemble charme par sa simplicité, l’addition reste douce, l’accueil est souriant, en toute simplicité, sous la gouverne de Nicolas et Judith et le service attentionné donnent envie de prendre pension.